Cameroun. La libération de Maurice Kamto et de plusieurs détenus doit marquer la fin de la répression des voix dissidentes

Suite à la décision prise aujourd’hui par un tribunal militaire du Cameroun d’ordonner la libération de membres de l’opposition,  Samira Daoud,  directrice adjointe pour la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International a déclaré :

 « L’annonce du président Paul Biya de mettre fin aux poursuites engagées contre le leader de l’opposition Maurice Kamto et plusieurs de ses partisans est une nouvelle évidemment bienvenue vers une rupture décisive avec la longue répression des voix dissidentes au Cameroun.

 « Elle intervient juste après l’annonce faite cette semaine de la libération de 333 autres personnes arrêtées pour des crimes supposés commis dans les régions anglophones.

Les autorités devraient aller plus loin en libérant tous les autres individus arbitrairement détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et de rassemblement pacifique, et mettre en place des mesures claires pour protéger et respecter les droits humains.

Samira Daoud,  directrice adjointe pour la région de l'Afrique de l'Ouest et centrale à Amnesty International

« Maurice Kamto, certains de ses partisans, et de nombreux autres détenus arbitrairement depuis plusieurs mois, auront désormais la possibilité de retrouver leurs familles et leurs proches.

« Les autorités devraient aller plus loin en libérant tous les autres individus arbitrairement détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, et de rassemblement pacifique, et mettre en place des mesures claires pour protéger et respecter les droits humains. “

Complément  d’information

Aujourd’hui, le tribunal militaire de Yaoundé, la capitale du Cameroun, a ordonné la libération de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC, opposition), arrêté le 28 janvier dernier avec des centaines de ses partisans. Cela fait suite à l’annonce faite hier par le président Paul Biya de mettre fin aux poursuites engagées à leur encontre.

Ils avaient tous dénoncé à plusieurs reprises leur arrestation arbitraire pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique et d’opinion et appelé à ne pas être jugés par un tribunal militaire, en violation du droit international et régional des droits humains.

Plus tôt cette semaine, le président Biya avait annoncé la fin des poursuites contre 333 personnes arrêtées pour leur rôle présumé dans la crise dans les régions anglophones. Un dialogue national sur la crise dans ces régions a d’ailleurs pris fin hier.