Ouganda. Ordonner la suspension de professionnels des médias est une atteinte flagrante à la liberté de la presse

En réaction à la décision de la Commission des communications de l’Ouganda qui a ordonné à 13 chaînes de télévision et stations de radio de suspendre leurs directeurs d’information, producteurs et responsables de programmes, au motif qu’ils incitent à la violence et déforment l’information, Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :

Cette décision de la Commission des communications de l’Ouganda représente une atteinte flagrante à la liberté de la presse et une tendance regrettable à la censure d’État.

Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International

« Cette décision de la Commission des communications de l’Ouganda représente une atteinte flagrante à la liberté de la presse et une tendance regrettable à la censure d’État. Les autorités ougandaises doivent immédiatement l’annuler et cesser de harceler et d’intimider les journalistes et les organes de presse. Les journalistes doivent pouvoir faire leur travail librement. »

Complément d’information

Les autorités ougandaises doivent immédiatement l’annuler et cesser de harceler et d’intimider les journalistes et les organes de presse.

Sarah Jackson, Amnesty International

Le 1er mai 2019, la Commission des communications de l’Ouganda a ordonné à sept stations de radio et six chaînes de télévision de suspendre leurs principaux rédacteurs en chef et producteurs, semble-t-il parce qu’ils ont couvert l’arrestation arbitraire du musicien et opposant politique Bobi Wine, dont le véritable nom est Robert Kyagulanyi.

La Commission a ordonné aux organes de presse de lui remettre sous trois jours « les enregistrements de tous les programmes en direct et bulletins d’informations diffusés le 29 avril 2019 », lorsque Bobi Wine a été arrêté alors qu’il se rendait à la Direction des enquêtes criminelles (CID), où il était convoqué.

Bobi Wine a été libéré sous caution le 2 mai, après avoir été détenu à la prison de sécurité maximale de Luzira pendant trois jours. Il était inculpé d’avoir organisé un rassemblement et un défilé illégaux en juillet 2018 : il avait alors mené une manifestation de rue contre la taxe sur les réseaux sociaux.