La nouvelle taxe sur l’utilisation des réseaux sociaux en Ouganda, qui est entrée en vigueur le 1er juillet, constitue une tentative manifeste de mettre à mal le droit à la liberté d’expression et doit être abandonnée, a déclaré Amnesty International lundi 2 juillet.
Le président ougandais, Yoweri Museveni, a annoncé cette taxe en mars en précisant qu’elle visait des plateformes telles que WhatsApp, Facebook, Twitter, Skype et Viber, dans le but de réduire les « rumeurs », une mesure qui porte clairement atteinte au droit à la liberté d’expression.
« Ce n’est pas aux autorités ougandaises de déterminer quelles discussions en cours sur les réseaux sociaux sont utiles. En revanche, il est de leur responsabilité de faire respecter et de favoriser l’exercice sans entrave du droit à la liberté d’expression, sur Internet comme ailleurs, a déclaré Joan Nyanyuki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.
Ce n’est pas aux autorités ougandaises de déterminer quelles discussions en cours sur les réseaux sociaux sont utiles. En revanche, il est de leur responsabilité de faire respecter et de favoriser l’exercice sans entrave du droit à la liberté d’expression, sur Internet comme ailleurs.
Joan Nyanyuki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs
« Les réseaux sociaux tels que Facebook et WhatsApp ont mis à disposition des moyens de communication et de partage d’information peu coûteux en Ouganda. En faisant payer leurs utilisateurs, cette taxe rendra ces moyens de communication inaccessibles aux gens qui ont des revenus modestes, dépouillant de nombreuses personnes de leur droit à liberté d’expression, ce qui aura un effet négatif sur d’autres droits humains. Il s’agit de toute évidence d’une manœuvre visant à museler les critiques, sous couvert d’augmenter les recettes de l’État. »
Amnesty International appelle les autorités ougandaises à respecter, protéger, promouvoir et concrétiser le droit à la liberté d’expression sans obstacles, qu’il soit exercé en dehors d’Internet ou en ligne sur les réseaux sociaux, tel qu’il est prévu par l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, deux traités auxquels l’Ouganda est partie.
Complément d’information
En mai 2018, le Parlement de l’Ouganda a adopté une nouvelle taxe visant les « rumeurs » sur les réseaux sociaux comme WhatsApp, Facebook, Twitter, Skype et Viber, avec l’objectif affiché d’augmenter les recettes de l’État. Cette taxe est entrée en vigueur le 1er juillet 2018.