Les Suisses et les Suissesses défendent les droits humains en votation populaire

Le Secrétaire général d’Amnesty International, Kumi Naidoo a salué le rejet des citoyens et citoyennes de l’initiative dite «pour l’autodétermination» qui voulait faire passer la Constitution fédérale au-dessus du droit international.

Kumi Naidoo, Secrétaire général d’Amnesty International: «Les Suisses et les Suissesses ont montré ce week-end qu’ils ne se laissaient pas abuser par de fausses promesses. Ils ont démontré par les urnes leur volonté de vivre dans une société dans laquelle les droits humains sont valables pour toutes et tous.»

Les politiciens et les politiciennes de Suisse et du monde entier doivent se rendre compte que la majorité des Suisses et Suissesses s’est exprimée par ce vote contre l’exclusion des plus faibles et des plus vulnérables de notre société.

Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnesty International

«Les politiciens et les politiciennes de Suisse et du monde entier doivent se rendre compte que la majorité des Suisses et Suissesses s’est exprimée par ce vote contre l’exclusion des plus faibles et des plus vulnérables de notre société.»

Manon Schick, directrice de la Section suisse d’Amnesty International, a déclaré: «En votant non à l’initiative, les citoyens et les citoyennes ont reconnu l’importance de la Convention européenne des droits de l’homme. C’est un vote clair en faveur de la sécurité du droit, de la séparation des pouvoirs et de la protection des minorités.»

«Le résultat clair de la votation populaire n’a été possible que grâce à l’engagement de très nombreux acteurs de la société civile et sympathisants d’Amnesty International qui ont sans relâche soutenu la Convention et la Cour européenne des droits de l’homme, et qui ont réussi à persuader la majorité de la population de l’importance du droit international et de la protection internationale des droits humains.»

Contexte

Le 25 novembre 2018, les citoyens et citoyennes suisses ont voté par référendum contre l’initiative dite «pour l’autodétermination» de l’Union démocratique du Centre (UDC). Selon la deuxième projection de SRG SSR (Société suisse de radio et télévision), l’initiative a été rejetée par environ 67 pour cent des voix.

L’initiative souhaitait inscrire dans la Constitution fédérale la primauté du droit national sur le droit international et demandait que les traités internationaux soient, «si nécessaire», dénoncés en cas de conflit avec la Constitution fédérale. Cela aurait compromis la protection internationale des droits humains en Suisse et aurait pu conduire à une dénonciation par la Suisse de la CEDH et à un retrait du Conseil de l’Europe.

La campagne de votation d’Amnesty International

Amnesty International a mis toutes ses forces à disposition pour s’opposer à l’initiative «Le droit suisse au lieu des juges étrangers» et pour défendre la protection des droits humains. En 2014 déjà, à l’occasion du 40e anniversaire de la ratification par la Suisse de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), la Section suisse avait lancé une campagne de sensibilisation à l’importance de ce traité.

Comme l’initiative dite «pour l’autodétermination» faisait peser de lourdes menaces sur la protection des droits humains en Suisse, Amnesty a dû s’impliquer pleinement dans la campagne de votation. Depuis le lancement de sa campagne «Les droits humains font notre force – Non à l’initiative anti-droits humains» en mai 2018, les sympathisant·e·s d’Amnesty International ont mené plus de cent actions et organisé des événements dans toute la Suisse. Ils ont distribué 220’000 dépliants, se sont engagés dans des activités en ligne, ont rédigé des «courriers des lecteurs», etc. En outre, Amnesty a placé 650 affiches dans les petites et moyennes villes, envoyé un appel au vote à 2,5 millions de foyers et fait connaître ses arguments par de courtes vidéos.