Réagissant aux informations signalant qu’un tribunal marocain a confirmé la peine de cinq ans d’emprisonnement prononcée contre El Mortada Iamrachen – imam vivant dans la région du Rif, dans le nord du Maroc, qui a participé aux manifestations du mouvement Hirak – en raison de deux billets publiés sur Facebook dans lesquels il exprimait pacifiquement ses opinions, Heba Morayef, directrice du Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
« La décision rendue le 14 Novembre est un nouveau coup consternant porté à la liberté d’expression au Maroc, et une évidente erreur judiciaire.
« Avec cette peine d’emprisonnement, El Mortada Iamrachen est impitoyablement sanctionné alors qu’il n’a fait qu’exprimer ses opinions sur Facebook. Il a déjà été maintenu en détention à l’isolement pendant 11 mois, en violation de l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements. Il est révoltant que cet homme ait à purger une peine de plusieurs années d’emprisonnement uniquement pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions.
« El Mortada Iamrachen a apparemment été pris pour cible parce qu’il a appelé à manifester pacifiquement. Sa condamnation est le dernier exemple en date du durcissement de la répression exercée par les autorités marocaines contre les dissidents, qui se manifeste par des poursuites judiciaires et des actes d’intimidation à l’encontre des manifestants du mouvement Hirak.
La décision rendue le 14 Novembre est un nouveau coup consternant porté à la liberté d'expression au Maroc, et une évidente erreur judiciaire
Heba Morayef, directrice du Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International
« Au lieu d’emprisonner El Mortada Iamrachen dans des conditions inhumaines, les autorités marocaines doivent le libérer et veiller à ce que sa condamnation, qui repose sur des accusations sans fondement, soit annulée. »
Complément d’information
Depuis mai 2017, les forces de sécurité marocaines ont arrêté plusieurs centaines de manifestants, y compris des enfants et plusieurs journalistes, lors des manifestations largement pacifiques organisées dans la région du Rif, dans le nord du Maroc. Parmi les personnes arrêtées figurent de nombreux manifestants, militants et blogueurs du Rif qui ont manifesté pour demander la justice sociale et la fin de la marginalisation de leurs communautés.
Pour en savoir plus sur le cas d’El Mortada Iamrachen, veuillez consulter le document Maroc. La condamnation d’El Mortada Iamrachen doit être annulée.