Togo. Des manifestants pacifiques battus et aspergés de gaz lacrymogène par les forces de sécurité

Le 7 septembre, tard dans la soirée, des manifestants pacifiques pour la plupart ont été roués de coups et aspergés de gaz lacrymogène par les forces de sécurité togolaises. Par ailleurs, les autorités bloquent l’accès à Internet depuis le 6 septembre et ont empêché plusieurs journalistes de faire leur travail. En réaction à cette situation, François Patuel, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, a déclaré :

Le blocage des services en ligne au Togo est une attaque sans fondement contre la liberté d’accès à Internet et la liberté d’expression.

François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest chez Amnesty International.

« L’intervention brutale des forces de sécurité face à des manifestants non violents pour la plupart constitue une violation manifeste de la liberté de réunion pacifique. Le blocage des services en ligne au Togo est une attaque sans fondement contre la liberté d’accès à Internet et la liberté d’expression. Cela montre jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour museler les critiques antigouvernementales.

« Les autorités doivent s’abstenir d’avoir recours à une force injustifiée ou excessive et veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail sans crainte et sans subir de manœuvres d’intimidation ni de harcèlement. »

Complément d’information

Le 7 septembre, tard dans la soirée, des manifestants non violents pour la plupart qui s’étaient réunis à Lomé, la capitale, et dans les villes de Sokodé, Bafilo et Mango ont été aspergés de gaz lacrymogène par la police antiémeute. Certains ont été roués de coups alors que les rassemblements étaient encore pacifiques. Les manifestants ont commencé à se montrer violents lorsqu’ils ont été dispersés par les forces de sécurité au moyen de gaz lacrymogène.

Ces rassemblements avaient été organisés les 6 et 7 septembre pour réclamer le retour à la Constitution de 1992, qui autorise un nombre limité de mandats présidentiels. Les autorités bloquent l’accès à Internet depuis le 6 septembre. Le dirigeant du Parti national panafricain (PNP), une formation d’opposition, a indiqué à Amnesty International que sa maison était encerclée le 8 septembre au matin par les forces de sécurité.

Les forces de sécurité ont fait deux morts au moins et plusieurs blessés au cours des manifestations de ces derniers mois. Vingt-huit personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 60 mois.

Amnesty International a appelé les forces de sécurité à protéger le droit à la liberté de réunion pacifique et à s’abstenir de recourir à une force injustifiée ou excessive face à des manifestants.