La décision du gouvernement kényan de fermer deux grands camps de réfugiés, dont le plus grand du monde à Dadaab, risque de mettre des milliers de vies innocentes en danger, a déclaré Amnesty International vendredi 6 mai 2016.
« En prenant cette décision irréfléchie, le gouvernement kényan abdique son devoir de protéger les plus vulnérables et met en danger la vie de milliers de personnes, a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.
« Elle risque de se traduire par le renvoi forcé de milliers de réfugiés vers la Somalie ou d’autres pays d’origine, où leurs vies pourraient être en péril – en violation des obligations incombant au Kenya au titre du droit international. »
Le secrétaire principal du ministère de l’Intérieur et de la Coordination du gouvernement national, Karanja Kibicho, a déclaré que la décision de fermer les camps de Dadaab et Kakuma répondait « aux immenses préoccupations en matière de sécurité, telles que la menace que constitue al chabab ».
Il a déclaré que le Kenya avait accueilli plus de 600 000 réfugiés depuis plus de 25 ans, et avait assumé un « très lourd fardeau économique, sécuritaire et environnemental ».
Il a également demandé le soutien de la communauté internationale afin d’accélérer le processus.
« S’il est vrai que la réinstallation dans des pays tiers est marquée par la lenteur, le Kenya doit envisager des solutions permanentes vers la pleine intégration des réfugiés, dont certains séjournent au Kenya depuis des générations, a déclaré Muthoni Wanyeki.
« Le renvoi forcé vers des situations de persécution ou de conflit n’est pas une option. »