Kazakhstan. Les militants qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression des manifestations liées au Code foncier doivent être libérés

Les autorités kazakhes doivent libérer immédiatement et sans condition la trentaine de militants victimes de la vague d’arrestations qui a apparemment visé à empêcher des manifestations pacifiques pendant le weekend, a déclaré Amnesty International.

Au moins 34 militants ont été arrêtés à travers le pays durant ces trois derniers jours ; un grand nombre d’entre eux ont été arrêtés pour avoir déclaré publiquement qu’ils avaient l’intention de participer aux manifestations pacifiques, prévues pour le 21 mai, ou pour avoir publié des informations à ce sujet sur Facebook et d’autres médias sociaux.

« Il est incroyable que des gens puissent être poursuivis en justice uniquement parce qu’ils ont eu l’intention d’exercer leur droit fondamental à la liberté de réunion pacifique, a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Le fait que de nombreux citoyens kazakhs aient été appréhendés simplement pour avoir partagé des informations sur une manifestation pacifique ou pour avoir dit qu’ils voulaient y participer est scandaleux. Les autorités kazakhes doivent immédiatement remettre en liberté ces personnes et respecter leur droit à la liberté de réunion pacifique et d’expression. »

Les manifestations prévues pour le 21 mai sont les dernières en date d’une série de mouvements de protestation qui ont lieu depuis un mois et qui ont été déclenchés par des modifications impopulaires apportées au Code foncier du Kazakhstan et destinées à faciliter la location par des étrangers de terres agricoles non utilisées. Aucune violence n’a été signalée lors des précédentes manifestations, bien que la police ait tenté d’empêcher les gens d’y participer.

Ces arrestations ont eu lieu à Almaty, Astana, Atyrau et dans d’autres villes encore. La plupart des militants arrêtés ont déjà été condamnés à des peines de 10 à 15 jours d’emprisonnement lors de procès hâtifs non conformes aux normes internationales d’équité des procès. Au moins une avocate représentant plusieurs des personnes arrêtées a déclaré qu’on l’avait empêchée d’entrer dans la salle lorsque leur audience a eu lieu. Un autre avocat a déclaré qu’il n’avait pas eu suffisamment de temps pour examiner les chefs d’accusation retenus contre ses clients, ce qui l’avait empêché de les défendre efficacement.

Les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique sont inscrits dans des traités internationaux relatifs aux droits humains qui sont juridiquement contraignants et que le Kazakhstan a ratifiés, notamment dans les articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.