Les meurtres de civils causés par les attaques perpétrées en Irak condamnés en tant que «crimes de guerre»

Amnesty International a condamné les meurtres de civils perpétrés lundi en Irak lors d’une série d’attentats-suicides et d’attaques commis par des groupes armés qui ont fait plus de 100 morts et environ 350 blessés. Ces attaques ont visé une usine de textile, des marchés ainsi que des barrages de la police et de l’armée à Hilla, à Bassora, à Bagdad, la capitale, et dans d’autres villes du pays. « La journée d’hier a été la plus meurtrière que l’Irak ait connue depuis le début de l’année, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Certaines de ces attaques ont apparemment délibérément visé des civils et l’objectif était manifestement de causer un maximum de morts. Si tel est effectivement le cas, ces attaques constituent des crimes de guerre. Nous les condamnons sans réserve. Ceux qui en sont responsables doivent mettre fin à ces actes meurtriers. » « Les civils continuent de payer très chèrement les divisions qui continuent de miner l’Irak. » « Le vide politique qui résulte de l’incapacité des dirigeants politiques irakiens à s’entendre pour la formation d’un nouveau gouvernement, alors que deux mois se sont déjà écoulés depuis l’élection du 7 mars, renforce l’instabilité et est exploité par les groupes armés, en particulier par Al Qaïda et ses sympathisants, qui cherchent à causer encore davantage de désordre et de souffrances. » Les dirigeants des principales formations politiques en Irak n’ont pas encore obtenu les soutiens nécessaires pour constituer un gouvernement à la suite des élections législatives, qui n’ont pas permis de désigner clairement un vainqueur. Lundi après-midi, à Hilla, au sud de Bagdad, deux voitures piégées ont explosé dans une usine de textile. Un autre véhicule piégé a explosé à l’arrivée des secours. D’après les informations disponibles, au moins 45 personnes ont été tuées et 190 blessées. Dans la soirée, trois voitures piégées ont explosé à Bassora : la première près d’un marché du centre-ville et les deux autres dans un quartier résidentiel du nord de la ville. Ces attentats auraient fait 21 morts et plus de 70 blessés. En début de journée, à Suwayra, à 50 kilomètres au sud de Bagdad, un attentat-suicide perpétré près d’un marché a causé la mort de 13 personnes et en a blessé 40. Les violences avaient débuté à l’aube à Bagdad : des hommes armés avaient alors attaqué six barrages de sécurité, tuant au moins sept soldats et policiers irakiens. D’après les informations reçues, plusieurs autres personnes ont été blessées dans des attentats à l’explosif ayant visé trois autres barrages. Plusieurs autres attaques perpétrées dans la province d’Al Anbar, à Mossoul, dans la banlieue de Baghdad et dans d’autres endroits encore ont porté à au moins 102 le nombre total des tués. Le 27 avril 2010 Amnesty International a publié le rapport Iraq: Civilians under fire, qui expose la terrible situation de la population civile irakienne et montre que certains groupes vulnérables de la société sont pris pour cibles par des groupes armés, les forces gouvernementales et d’autres acteurs.