Israël laisse des questions cruciales sans réponses alors que les discussions à l’ONU sur le rapport Goldstone sont engagées

Les autorités israéliennes doivent révéler en détail les résultats des enquêtes internes qu’elles ont menées sur le comportement de leurs forces armées, a déclaré Amnesty International ce mercredi 30 septembre. Cet appel coïncide avec le début des discussions engagées, la veille, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, sur le rapport du juge Richard Goldstone concernant les violations du droit international perpétrées à Gaza et dans le sud d’Israël fin décembre 2008 et en janvier 2009.

Le rapport conclut que les forces armées israéliennes et des groupes armés palestiniens ont commis des violations graves des lois de la guerre, notamment des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité ; il critique en outre le manque de détermination des deux parties à enquêter sur les faits et contraindre leurs auteurs à rendre compte de leurs actes.

Amnesty International a écrit à l’avocat général militaire et au ministre des Affaires étrangères d’Israël pour leur demander de faire connaître l’intégralité des résultats des enquêtes menées sur « 100 cas » de violations présumées commises par les forces israéliennes.

Le ministère des Affaires étrangères d’Israël a indiqué la semaine dernière ¬– dans un bulletin spécial devant coïncider avec la publication des résultats du rapport Goldstone – que les autorités israéliennes avaient enquêté sur ces affaires, parmi lesquelles figureraient des cas signalés par Amnesty International.

« Cela nous a surpris d’entendre parler de ces investigations, dans la mesure où les autorités israéliennes n’avaient jamais répondu alors que nous les avions à plusieurs reprises interrogées à propos de leurs enquêtes sur les violations que leurs forces auraient commises », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord.

« Il faut maintenant que les autorités israéliennes nous disent quels cas ont été examinés parmi les nombreuses violations présumées, qui a mené ces investigations et quels en ont été les résultats.

« Nous avons besoin de savoir si ces enquêtes ont été menées avec un minimum d’indépendance ou s’il s’agissait simplement de militaires enquêtant sur eux-mêmes. Il faut en particulier que les autorités israéliennes indiquent comment, le cas échéant, leurs enquêteurs ont procédé pour obtenir des éléments de preuve auprès de témoins et de victimes à Gaza. »

Amnesty International a envoyé aux autorités israéliennes une longue liste de violations présumées qui justifient l’ouverture d’enquêtes. Cette liste se fonde sur les recherches que l’organisation a menées à Gaza.

« Nous n’avons jamais reçu de réponse ni aucune demande de complément d’information, a indiqué Malcolm Smart, bien que la Newsletter de l’ambassade d’Israël indique que certains des 100 cas ayant fait l’objet d’enquêtes avaient été signalés par Amnesty International. »