L’épouse d’un détenu de Guantánamo libérée en Syrie

Usra al Hussein, une Syrienne détenue au secret sans inculpation ni jugement depuis près d’un an, a été libérée le 18 juillet 2009.

Amnesty International avait fait campagne pour qu’elle soit remise en liberté si elle n’était pas inculpée d’une infraction dûment reconnue par la loi.

Usra al Hussein a été arrêtée le 31 juillet 2008 par des agents de la Sûreté de l’État à son domicile, dans le village d’al Otayba, situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Damas. Pendant toute la durée de sa détention, elle a été privée de tout contact avec le monde extérieur et les autorités syriennes n’ont jamais informé ses proches de son lieu de détention ni du motif de son arrestation. Amnesty International ne dispose pas encore d’informations quant à la manière dont elle a été traitée en détention.

L’organisation pense que l’emprisonnement d’Usra al Hussein était probablement lié à ses tentatives de communication avec une organisation internationale à propos des conditions d’incarcération de son mari, Jehad Diab, détenu par les États-Unis. Ce dernier, considéré comme un « combattant ennemi », est emprisonné sans inculpation ni procès depuis août 2002 dans le centre de détention américain de Guantánamo Bay, à Cuba.

Dans les centres de détention et les centres d’enquête syriens, les détenus sont souvent maintenus au secret, ce qui favorise la pratique très répandue de la torture et d’autres formes de mauvais traitements. Les personnes soupçonnées de faire partie de groupes islamistes interdits sont particulièrement exposées au risque d’être arrêtées et détenues arbitrairement.

Nabil Khlioui, qui est dans ce cas, demeure détenu au secret sans inculpation ni jugement à la Section Palestine, un centre de détention et d’interrogation du Service de renseignement militaire situé à Damas qui est tristement célèbre pour la torture, depuis son arrestation en août 2008. Il figure parmi de nombreuses personnes arrêtées le même mois, à Deir az-Zawr pour la plupart, ainsi qu’à Alep et Hama.

Selon des organisations syriennes de défense des droits humains, nombre d’entre elles auraient été arrêtées parce que les autorités ont déduit, au vu de leur apparence et de leur mode de vie, qu’elles faisaient partie de groupes islamistes interdits.