La détention d’un médecin indien, dont l’état de santé est préoccupant, est encore prolongée

Le procès du militant indien Binayak Sen, qui dure depuis un an, a connu un nouveau report lundi 27 avril, ce qui prolonge encore la détention injuste à laquelle est soumise ce médecin.

Le procès reprendra dans un mois. Binayak Sen continue en outre d’être privé de soins médicaux spécialisés dans l’établissement de son choix alors que son état de santé est préoccupant.

Un des pionniers des soins de santé aux communautés indigènes et marginalisées de l’État du Chhattisgarh, le médecin Binayak Sen dépérit en prison depuis deux ans. Il a été arrêté le 14 mai 2007 et accusé d’avoir encouragé la violence maoïste armée.

Convaincue, que les accusations portées contre Binayak Sen et les éléments de preuve à charge contre lui sont sans fondement et obéissent à des motivations politiques, Amnesty International a demandé aux autorités indiennes sa libération immédiate et inconditionnelle.

« L’emprisonnement prolongé de Binayak Sen illustre de manière frappante la façon dont les autorités indiennes se servent des lois relatives à la sécurité pour cibler des militants, a déclaré Madhu Malhotra, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Ces lois définissent en termes vagues et très généraux ce que sont les “activités illégales”, ce qui ouvre la porte à tous les abus. Défendre pacifiquement les droits humains ne devrait en aucune circonstance être qualifié d’ “activité illégale”. »

La législation en matière de sécurité permet au gouvernement d’arrêter arbitrairement et de placer en détention des personnes, ou de les sanctionner pour des infractions qui ne sont pas clairement définies.

Alors que le procès reprenait la semaine dernière devant le tribunal de Raipur, il a finalement été remis au 25 mai. En attendant une demande de mise en liberté sous caution, Binayak Sen devra rester derrière les barreaux au moins jusqu’à cette date. S’il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à la réclusion à perpétuité.

Pendant le procès, le gouvernement du Chhattisgarh a rejeté la demande de Binayak Sen qui, souffrant de douleurs récurrentes à la poitrine, avait demandé à être transféré dans un hôpital en-dehors de Raipur. Le tribunal continuera d’examiner, le 2 mai, sa requête de transfert dans un hôpital de son choix.

Amnesty International a demandé aux autorités indiennes de veiller à ce que Binayak Sen puisse recevoir les soins médicaux de son choix pendant sa détention.

Binayak Sen a été maintenu en détention pendant sept mois sans réelle inculpation ; la liberté sous caution lui a été refusée et il a été maintenu à l’isolement pendant trois semaines. De nombreux chefs d’accusation retenus contre lui s’appuient sur des lois ne respectant pas les normes internationales. Les ajournements répétés du procès de Binayak Sen ont renforcé les doutes sur l’équité de ce procès.