Le Nigéria trompe la communauté internationale en matière d’exécutions

Amnesty International a révélé que des exécutions secrètes avaient eu lieu dans des prisons nigérianes.

Alors que le gouvernement du Nigéria a récemment donné l’assurance que le pays n’avait procédé à aucune exécution «depuis des années», Amnesty International a réuni des éléments prouvant qu’au moins sept exécutions avaient eu lieu au cours de ces deux dernières années.  L’organisation craint même qu’il n’y en ait eu davantage.

Les personnes ont été exécutées par pendaison. Elles ont toutes été condamnées par un tribunal de l’État de Kano et les ordres d’exécution ont été signés par l’actuel gouverneur de cet État, Malam Ibrahim Shekarau.

Kenneth Ekhone et Auwalu Musa ont été exécutés le 30 mai 2006, après avoir été reconnus coupables par un tribunal chargé des affaires de vol et d’usage d’armes à feu. Ils n’ont reçu l’assistance d’un avocat à aucun moment de la procédure et n’ont pas eu la possibilité d’interjeter appel. Jusqu’à sa mort, Auwalu Musa a nié avoir commis le crime dont il était accusé.

Le 15 novembre 2007, un représentant du gouvernement nigérian auprès des Nations unies a abordé la question de la peine de mort dans son pays. Il a déclaré: «Le châtiment ne vient qu’après épuisement de tous les processus juridiques et judiciaires, notamment le recours à la cour suprême du pays […] Il est donc avéré que nous n’avons procédé à aucune exécution au Nigéria ces dernières années.»

Quelque 700 prisonniers seraient sous le coup d’une condamnation à mort au Nigéria. Plus de 200 d’entre eux sont dans le quartier des condamnés à mort depuis plus de dix ans et certains depuis plus de vingt-cinq ans. Jusqu’à présent, il était généralement admis qu’aucune exécution n’avait eu lieu depuis 2002.

Le gouvernement nigérian a manifestement trompé la communauté internationale.  Il doit maintenant dire la vérité sur son bilan en matière de peine de mort.

Amnesty International demande instamment aux autorités d’instaurer immédiatement un moratoire sur toutes les exécutions dans le pays.