Un État américain abolit la peine capitale

L’État américain du New Jersey est entré dans la dynamique mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort. Son gouverneur, Jon Corzine, a promulgué hier (lundi 17 décembre) une loi abolissant ce châtiment.   Le 14 décembre, par 44 voix contre 36, l’Assemblée (chambre basse) du New Jersey s’est prononcée en faveur du remplacement de la peine capitale par la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Amnesty International espère et ose croire que l’adoption de ce projet de loi marque un tournant dans l’application de la peine de mort aux États-Unis. Le New Jersey est le premier État de l’Union à abolir la peine capitale en droit depuis le début de la période moderne de l’histoire de la peine de mort aux États-Unis, en 1972.

Aucune exécution n’a eu lieu au New Jersey depuis 1963. Dans le reste des États-Unis, le nombre de personnes exécutées l’année dernière était le plus faible de la décennie, et les chiffres pour 2007 seront moins élevés encore.

Depuis que la Cour suprême, en septembre, a annoncé qu’elle allait examiner un recours sur la constitutionnalité des injections létales, un moratoire de facto sur les exécutions est observé aux États-Unis.

En début d’année, une commission spéciale créée au New Jersey a estimé que la peine de mort n’empêchait pas les meurtres et faisait courir le risque de tuer des innocents. Elle a également indiqué que la peine capitale coûtait plus cher que la réclusion à perpétuité.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception aucune. Elle considère qu’une exécution est un homicide prémédité et délibéré perpétré par l’État au nom de la justice. La peine capitale bafoue le droit à la vie proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme et constitue un châtiment cruel, inhumain et dégradant. Amnesty International estime qu’elle ne devrait être utilisée en aucun cas et qu’elle constitue toujours une violation des droits humains.