Wanted: suspects d’Al Qaïda. 5 000 dollars de récompense

“Il faut que les gens s’insurgent contre ces pratiques, que le gouvernement pakistanais et ceux qui travaillent dans le renseignement s’y opposent et reconnaissent qu’elles sont tout absolument inacceptables.” – Moazzam Begg a été enlevé en janvier 2002 à son domicile à Islamabad par des agents pakistanais et américains

Campagne Contre le terrorisme : la justice  La route de Guantánamo commence au Pakistan. Plus de 85 p. cent des personnes détenues illégalement dans ce centre de détention américain situé à Cuba ont été arrêtées par l’Alliance du Nord afghane et au Pakistan, à une époque où des primes pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars étaient versées pour chaque suspect de terrorisme remis aux États-Unis. Des chasseurs de prime – des particuliers, mais aussi des policiers – ont profité de cette pratique favorisant les détentions illégales et les disparitions forcées, des phénomènes pratiquement inconnus au Pakistan avant la “guerre contre le terrorisme”. Les tribunaux pakistanais n’ont pas protégé les victimes. Des centaines de Pakistanais et d’étrangers ont fait l’objet d’arrestations massives au Pakistan depuis 2001. Un grand nombre d’entre eux ont été vendus aux États-Unis comme “terroristes” sur le seul témoignage de ceux qui les avaient capturés. En savoir plus Communiqué de presse: Pakistan. Disparitions forcées dans le cadre de la ‘guerre contre le terrorisme’ Resumé: Pakistan. Les droits humains dans le cadre de la ‘guerre contre le terrorisme’ Feuille d’information: Les ‘disparitions’ dans la ‘guerre contre le terrorisme’ Quelque 300 personnes ont depuis lors été libérées sans inculpation de Guantánamo Bay. On ignore toutefois ce qu’il est advenu d’un grand nombre de détenus. Ces derniers risquent de subir des tortures ou de faire l’objet de “restitutions”. Les victimes sont des personnes – hommes, femmes et enfants – soupçonnées d’activités terroristes, mais aussi des journalistes qui se sont exprimés sur la “guerre contre le terrorisme” et des membres du corps médical qui auraient soigné des suspects. Du 29 au 30 septembre, des proches des “disparus”, des avocats et des militants vont se réunir à Islamabad afin d’échanger des informations et d’appeler à une action contre les violations des droits humains commises par le Pakistan dans le cadre de la “guerre contre le terrorisme”. L’État pakistanais est directement responsable du sort de nombreux détenus de Guantánamo, de la “disparition” de beaucoup d’autres personnes, ainsi que des souffrances des proches des victimes. Le gouvernement pakistanais doit tenir un registre central des détenus et publier régulièrement des listes de tous les lieux de détention afin qu’à l’avenir, nul ne puisse être secrètement emprisonné et risquer d’être torturé ou de subir des mauvais traitements. Cette réunion, organisée par la Human Rights Commission of Pakistan (HRCP, Commission des droits humains du Pakistan) et Amnesty International, représentera une première étape permettant aux personnalités politiques, aux médias et à la société civile de se rassembler pour exiger que le gouvernement pakistanais rende compte des violations dont il est responsable. Vous pouvez aussi faire changer les choses. Faites passer le message.