Votre voix compte. Vous avez le droit de dire ce que vous pensez, d’exprimer vos espoirs et vos souhaits et de réclamer un monde meilleur. Vous avez le droit d’être d’accord ou non avec les personnes au pouvoir et de manifester pacifiquement.
Dans certaines parties de l’Europe, des gouvernements restreignent cette liberté car ils redoutent la contestation.
En Pologne, de nombreuses personnes ont été placées sous surveillance. Des centaines de personnes ont reçu des amendes et fait l’objet d’une action en justice simplement parce qu’elles s’étaient rassemblées pour manifester contre la restriction de leurs droits.
Les autorités hongroises tentent de faire taire les critiques. De nouvelles lois incriminent les personnes qui aident des personnes réfugiées ou migrantes, et elles compliquent à l’extrême la tâche des organisations non gouvernementales (ONG).
Les attaques contre les ONG et les personnes qui se montrent solidaires avec les personnes réfugiées ou migrantes ne se limitent pas à la Hongrie. Plusieurs pays d’Europe prennent des mesures qui décrient cette solidarité, voire l’érigent en infraction. En Italie, les ONG qui participent aux secours en Méditerranée centrale ont été victimes d’une campagne de diffamation et soumises à des enquêtes. En France, plusieurs personnes ont fait l’objet d’une action en justice pour avoir aidé des personnes réfugiées.
Loan a été déclaré coupable en 2018 d’avoir publié sur Twitter une photo de policiers debout au-dessus de l’une des nombreuses personnes expulsées régulièrement des camps informels de Calais.
Le fait d’incriminer des personnes qui tentent d’aider des personnes réfugiées ou migrantes est une pratique dangereuse qui se fait jour ; elle punit des personnes qui essaient simplement de faire ce qui est juste, ou d’agir avec humanité. Mais bien que les autorités s’efforcent de les réduire au silence, des personnes comme Loan font entendre leur voix face à l’injustice.
« Ce sont les personnes, les citoyen·ne·s qui se mobilisent au quotidien pour limiter la souffrance d’autrui qui peuvent construire un monde meilleur.
« J’ai travaillé deux ans à Calais à l’Auberge des migrants, une association qui organise des distributions pour les personnes migrantes près de la frontière, recueille des éléments sur les atteintes dont elles sont victimes et mène des activités de plaidoyer pour faire cesser ces agissements.
« Il est important que les citoyen·ne·s européen·ne·s se fassent entendre à l’occasion des élections européennes car, en Europe, les personnes migrantes sont contraintes à risquer leur vie aux frontières et à séjourner dans des camps extrêmement dangereux. Nous le constatons en Méditerranée, en Grèce, dans les Balkans, à Calais.
« Si nous voulons changer cela, c’est possible. Il existe des solutions. L’Union européenne (UE) pourrait, par exemple, reprendre les opérations de secours comme Mare Nostrum, créer un meilleur système d’asile pour protéger les personnes. »
D’autres tentatives de restriction des libertés ont eu lieu, qui ont notamment pris la forme d’un repli sécuritaire général de l’Europe avec l’élargissement des pouvoirs de lutte contre le terrorisme : désormais, les États ne s’emploient plus à assurer la sécurité des personnes pour que celles-ci puissent jouir de leurs droits mais à restreindre les droits des personnes au nom de la sécurité.
Des personnes refusent cette situation et luttent afin que le monde dans lequel nous vivons soit libre et équitable pour tou·te·s.
Zofia Marcinek ne saurait tolérer la haine en Pologne. Elle est l’une des 14 femmes qui ont tenu tête à des centaines de manifestant·e·s d’extrême-droite défilant sous des slogans comme « Pologne blanche » et « L’Europe sera blanche ou désertée » à Varsovie en 2017.
Alors que des manifestant·e·s les ont attaquées, ce sont elles qui ont reçu une amende pour « obstruction à un rassemblement légal ». En dépit de cette injustice, Zofia ne se taira pas.
« Je pense que le changement commence par la prise de conscience que quelque chose ne va pas. Le changement est de notre responsabilité.
« Différents combats pour les droits civils, les droits humains et les droits des minorités ont été menés depuis un siècle et ils ont été gagnés. Vous pouvez avoir une influence sur ce qui se passe.
« La possibilité d’entrer en contact avec d’autres groupes, d’autres sociétés et d’autres citoyen·ne·s, dans le monde entier, suscite un sentiment de solidarité très fort.
« Je crois qu’il est important que les gens fassent entendre leur voix sur les questions qui leur importent à l’approche des élections européennes car, sans une contribution retentissante des citoyen·ne·s, nous ne pouvons espérer de changement réel.
« Et il est important de contrôler les personnes qui décident de nos droits et de notre avenir en leur rappelant constamment qu’elles doivent tenir compte des besoins et des demandes des citoyen·ne·s. »
Existe-t-il une meilleure raison de faire entendre sa voix que la protection de ce droit lui-même ?
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- Faites savoir aux responsables politiques ce que vous voulez en votant aux élections européennes en mai