1. Qui sont les Roms ?
Le mot « Rom » signifie « homme » et fait référence à de nombreux sous-groupes différents, parmi lesquels : les Kalderashs dans le sud-est de l’Europe ; les Romanichels en Angleterre ; les Sintis en Allemagne, en Italie et en France ; les Kalés au Pays de Galles, en Finlande, en Espagne et au Portugal ; et les gitans d’Espagne, ainsi que de nombreux autres. Si les Roms ont des identités différentes, qui sont fonction de leur histoire, de leur langue et de leurs professions, les divers groupes ont beaucoup en commun. Les Roms ont une langue commune, le romani, divisé en plusieurs dialectes.
2. D’où viennent les Roms ?
Les historiens pensent que les ancêtres des Roms venaient du nord de l’Inde et sont arrivés en Europe après avoir traversé ce qui est désormais l’Iran, l’Arménie et la Turquie. Ils se sont progressivement dispersés à travers toute l’Europe à partir du 9e siècle.
3. Que faisaient les Roms ?
Traditionnellement, ils voyageaient de ville en ville, bien que la majorité des Roms soient désormais sédentaires. Il y avait parmi eux des artisans (par exemple des personnes qui travaillaient le bois ou le cuivre), des travailleurs agricoles, des forgerons, des musiciens, des diseurs de bonne aventure et des artistes. Au début, leurs aptitudes leur valaient d’être bien accueillis, mais les gouvernements et l’église ont bientôt commencé à les voir comme des étrangers suspects et des païens.
4. Comment ont-ils été traités ?
Dans de nombreuses régions, les Roms ont été réduits en esclavage, une pratique qui s’est poursuivie jusqu’au 19e siècle en Roumanie et ailleurs. Des Roms ont par ailleurs été condamnés à mort tout au long de l’époque médiévale en Angleterre, au Danemark et en Suisse. Cela s’est ensuite mué en persécutions organisées. De nombreux pays, dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, ont ordonné l’expulsion de tous les Roms. Dans les années 30 en Allemagne, les nazis considéraient les Roms comme une « race inférieure » et en ont tué des centaines de milliers durant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, les Roms ont continué à subir discriminations et oppression, en particulier dans l’Union soviétique. Entre les années 70 et 90, la République tchèque et la Slovaquie ont stérilisé environ 90 000 femmes roms contre leur gré.
5. Peut-on appeler les Roms « gitans » ?
Dans la plupart des langues, le mot « gitan » est considéré comme insultant et est rejeté par les organisations roms. « Roms » est le mot à privilégier pour désigner tous ces groupes apparentés, quel que soit leur pays d’origine. Cela est devenu un terme accepté dans le monde entier en 1971, lorsque des représentants des communautés roms ont adopté un drapeau, un hymne et une journée internationale (le 8 avril). Il existe cependant des pays où « gitan » ou un équivalent sont acceptés par les personnes concernées.
6. Quelle est la différence entre les Roms et les gens du voyage ?
Les gens du voyage ont des origines ethniques différentes de celles des Roms, et vivent dans des pays européens incluant la France, l’Irlande et le Royaume-Uni. Ils conservent souvent un style de vie nomade ou semi-nomade, contrairement à la plupart des Roms.
7. Combien sont les Roms ?
Il n’existe aucun recensement officiel ou fiable des populations roms dans le monde. Entre 10 et 12 millions d’entre eux vivent en Europe. La plupart – environ les deux-tiers – vivent dans des pays d’Europe centrale et de l’Est, où ils représentent entre 5 et 10 % de la population. Il existe également des minorités importantes de Roms en Europe de l’Ouest, en particulier en Italie (environ 150 000 Roms et gens du voyage), en Espagne (entre 600 000 et 800 000 personnes), ainsi qu’en France et au Royaume-Uni (jusqu’à 300 000 dans chacun de ces pays).
8. Quelle est la situation des Roms en Europe aujourd’hui ?
Des millions d’entre eux vivent dans des bidonvilles isolés, souvent sans eau ni électricité, et ils éprouvent des difficultés à bénéficier des soins de santé dont ils ont besoin. Beaucoup sont sous la menace quotidienne d’une expulsion forcée, du harcèlement policier et d’agressions violentes. Les enfants roms subissent par ailleurs souvent une ségrégation à l’école et reçoivent une éducation d’un niveau inférieur.
9. Quel impact cela a-t-il ?
Les Roms ont plus de problèmes de santé, des conditions de logement plus mauvaises et un taux d’illettrisme plus élevé que les non Roms. En Europe centrale et de l’Est, ils vivent en général 10 ans de moins que le reste de la population. Dans l’ensemble, ils gagnent moins d’argent et risquent davantage d’être au chômage. Sans bons emplois, ils n’ont pas les moyens de s’offrir un logement décent, des soins de santé de qualité ou une éducation digne de ce nom pour leurs enfants.
10. Pourquoi en sont-ils là ?
Cette situation n’est pas le résultat inévitable de la pauvreté. Elle est le produit de siècles de préjugés et de discriminations de la part de gouvernements, d’institutions et d’individus. Ensemble, ils ont poussé la grande majorité des Roms en marge de la société – et les y ont maintenus.
11. Que puis-je faire ?
Amnesty International se mobilise pour protéger les Roms contre la discrimination à travers l’Europe. Nous nous employons actuellement à mettre fin aux discriminations dont les enfants roms sont victimes dans les écoles tchèques – passez à l’action dès aujourd’hui.