Le Mexique doit enquêter sur les actes de torture infligés à deux paysans

Les autorités mexicaines doivent mener une enquête impartiale sur les actes de torture infligés à deux membres d’une organisation paysanne de l’État du Chiapas qui ont été arrêtés sans mandat, a déclaré Amnesty International.

Roselio de la Cruz González et José Manuel de la Torre Hernández sont actuellement détenus dans une prison d’État. Selon leur avocat, lors de leur interrogatoire, on leur a bandé les yeux et ils ont été attachés et battus.

Roselio de la Cruz a été roué de coups et menacé de mort, tandis que des fonctionnaires ont placé un sac en plastique sur la tête de José Manuel de la Torre jusqu’à ce qu’il soit au bord de l’asphyxie, puis lui ont fait inhaler de l’eau jusqu’à ce qu’il s’évanouisse.

Ces deux hommes ont été forcés à signer des documents qu’ils n’ont pas été autorisés à lire.

Par ailleurs, Amnesty International a fait part de son inquiétude concernant un troisième membre de la même organisation, José Manuel Hernández Martínez, qui est actuellement détenu à environ 2 000 kilomètres de son domicile, dans un lieu où il ne peut voir ni sa famille, ni son avocat.

Ces trois hommes sont accusés d’avoir occupé des terres illégalement en 2005.

Roselio de la Cruz González et Manuel de la Torre Hernández ont tous deux été arrêtés par la police de l’État du Chiapas le 24 octobre.

Leurs arrestations ont eu lieu au cours d’une descente effectuée dans la municipalité de Venustiano Carranza chez plusieurs membres de l’Organisation paysanne Emiliano Zapata (OCEZ).

José Manuel Hernández Martínez, également membre de l’OCEZ, a été arrêté le 30 septembre.

Il a été transféré le 16 octobre dans une prison fédérale située à environ 2 000 kilomètres de son domicile. Cette distance est trop longue pour que ses proches et son avocat puissent lui rendre visite, si bien qu’il est détenu au secret de facto.

Amnesty International a exhorté les autorités du Mexique à :

garantir que Roselio de la Cruz et José Manuel de la Torre ne seront plus torturés ni soumis à d’autres mauvais traitements ;
mener une enquête impartiale sur les actes de torture qu’ils ont subis et déférer les responsables présumés devant la justice ;
veiller à ce que ces deux hommes soient libérés immédiatement, à moins qu’ils ne soient inculpés sans délai d’une infraction reconnue par la loi et jugés conformément aux normes internationales d’équité, ce qui implique que tout élément obtenu sous la torture soit déclaré irrecevable ;
faire le nécessaire pour que José Manuel Hernández Martínez puisse immédiatement entrer en contact avec sa famille et son avocat.