En réaction à l’arrestation de l’éminente défenseure kirghize des droits humains Rita Karassartova, Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International, a déclaré :
« L’arrestation de Rita Karassartova marque une évolution inquiétante du durcissement de la répression contre la société civile au Kirghizistan. Elle semble uniquement liée à son engagement public dans une affaire politiquement sensible.
« Les autorités kirghizes doivent fournir un fondement juridique clair à la détention de Rita Karassartova, veiller à ce que ses droits soient pleinement respectés et à ce qu’elle ait accès à des soins de santé adéquats. Si elle est détenue uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, comme cela semble être le cas, elle doit être libérée immédiatement et sans condition.
Les autorités kirghizes doivent fournir un fondement juridique clair à la détention de Rita Karassartova, veiller à ce que ses droits soient pleinement respectés et à ce qu’elle ait accès à des soins de santé adéquats
Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International
« Les défenseur·e·s des droits humains au Kirghizistan doivent pouvoir mener à bien leur travail essentiel sans subir de mesures de harcèlement ni de représailles. »
Complément d’information
Dans la soirée du 14 avril 2025, des agents des forces de l’ordre ont perquisitionné le domicile de Rita Karassartova à Bichkek. Selon des témoins oculaires, le groupe de 12 agents – dont trois étaient masqués et armés – a confisqué du matériel électronique et des documents. Rita Karassartova a été conduite au quartier général de la police pour y être interrogée, puis placée en détention provisoire pour 48 heures.
Peu avant cette perquisition et son arrestation, Rita Karassartova avait partagé sur sa page Facebook une lettre du militant kirghize en exil Tilekmat Kourenov qui, selon certaines informations, a récemment disparu aux Émirats arabes unis.
Les autorités n’ont pas encore formulé d’accusations officielles à l’encontre de Rita Karassartova, mais invoquent l’article 278(3) du Code pénal (« émeutes de masse ») comme fondement de sa détention.
Le cas de Rita Karassartova a été présenté dans l’édition 2023 de la campagne Écrire pour les droits d’Amnesty International. Elle a récemment subi une intervention chirurgicale et a besoin de soins spécialisés.