En réaction à l’annonce d’Amazon indiquant jeudi 22 février que la société avait versé 1,9 million de dollars américains pour rembourser plus de 700 travailleurs embauchés par des sous-traitants pour ses opérations en Arabie saoudite, à la suite de la publication d’un rapport par Amnesty International en octobre 2023, Steve Cockburn, responsable du programme Justice économique et sociale d’Amnesty International, a déclaré :
« Le remboursement par Amazon des frais de recrutement illégaux est une étape essentielle pour fournir un recours à des centaines de travailleurs migrants qui ont subi une série de graves violations du droit du travail alors qu’ils étaient sous contrat en Arabie saoudite pour le compte de l’entreprise. Nous savons par les témoignages des travailleurs à quel point ces paiements sont importants pour reconstruire leur vie. Bien que ces paiements apportent une aide immédiate aux travailleurs qui ont souvent dû contracter des dettes importantes pour avoir la possibilité de travailler pour Amazon, ils doivent aller de pair avec des mesures beaucoup plus strictes pour garantir que de telles atteintes aux droits humains – qui peuvent être assimilées à du trafic d’êtres humains dans certains cas – ne puissent plus jamais se reproduire.
Le remboursement par Amazon des frais de recrutement illégaux est une étape essentielle pour fournir un recours à des centaines de travailleurs migrants qui ont subi une série de graves violations du droit du travail alors qu’ils étaient sous contrat en Arabie saoudite pour le compte de l’entreprise.
Steve Cockburn, responsable du programme Justice économique et sociale d’Amnesty International
« Si elle avait mis en œuvre une meilleure diligence requise et répondu efficacement aux plaintes des travailleurs, Amazon aurait pu prévenir ces atteintes aux droits humains. Des réparations doivent également être apportées à des centaines d’autres travailleurs embauchés par Amazon qui ont déjà quitté l’entreprise ou le pays, mais qui sont susceptibles d’avoir été victimes d’abus similaires, notamment de tromperie, de vol de salaire et de frais de recrutement élevés. Eux aussi méritent justice et réparation. »
Lorsque les entreprises ne prennent pas au sérieux leurs responsabilités en matière de droits humains, ce sont les travailleurs qui en paient le prix.
Steve Cockburn
« Malheureusement, l’expérience des travailleurs d’Amazon est loin d’être unique compte tenu du risque élevé d’exploitation qui existe dans le cadre du système de parrainage (kafala) en Arabie saoudite. Cette affaire doit servir de leçon aux autres entreprises opérant dans le pays afin qu’elles prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir les atteintes aux droits humains et y remédier lorsqu’elles se produisent. Lorsque les entreprises ne prennent pas au sérieux leurs responsabilités en matière de droits humains, ce sont les travailleurs qui en paient le prix. »
Complément d’information
En octobre 2023, Amnesty International a publié le rapport Don’t worry, it’s a branch of Amazon. Ce document détaille la manière dont des employés sous contrat dans les entrepôts d’Amazon en Arabie saoudite ont été trompés par des agents de recrutement et des sociétés de fourniture de main-d’œuvre, spoliés de leurs revenus, logés dans des conditions épouvantables et se sont vus empêcher de changer d’emploi ou de quitter le pays. Beaucoup ont très probablement été victimes de la traite des êtres humains. Le rapport montre qu’Amazon n’a pas pris de mesures afin d’empêcher que ces travailleurs ne subissent de multiples atteintes aux droits humains, alors même que l’entreprise avait reçu des plaintes directes sur la manière dont ils ont été traités pendant de longues périodes.