En réaction à la décision des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) d’inculper le journaliste Stanis Bujakera, Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités doivent abandonner les charges fallacieuses qui pèsent sur Stanis Bujakera et le libérer immédiatement et sans condition.
« Son arrestation et sa détention arbitraire depuis le 8 septembre sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces est une violation flagrante de la liberté de la presse.
Son arrestation et sa détention arbitraire depuis le 8 septembre sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces est une violation flagrante de la liberté de la presse
Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International
« C’est une preuve supplémentaire des attaques en règle que les autorités de la RDC, sous la houlette du président Félix Tshisekedi, ont lancées contre les droits humains, notamment les droits des journalistes, en particulier à l’approche de l’élection présidentielle et des élections parlementaires prévues pour décembre. »
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Stanis Bujakera Tshiamala est correspondant de Thomson Reuters et de Jeune Afrique en RDC, et le directeur de publication adjoint du site Actualité.cd. Il a été arrêté par des agents des forces de sécurité le 8 septembre à l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un vol pour Lubumbashi, une ville du sud-est du pays, dans le cadre d’un déplacement professionnel. Les autorités l’ont interrogé au sujet d’un article du journal Jeune Afrique citant un rapport confidentiel attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR), qui avait été divulgué officieusement. Ce rapport mettrait en cause les services de renseignement militaires dans l’enlèvement et l’homicide d’un député de l’opposition, commis en juillet, et remettant ainsi en question la version officielle des autorités dans cette affaire. Le 11 septembre, Stanis Bujakera a été inculpé de « propagation de rumeurs » et « diffusion de fausses informations », bien que l’article en question ne soit pas signé de son nom. Il encourt 15 ans de prison.