Russie. La fermeture d’une organisation de défense des droits humains met en lumière l’accélération des attaques contre la société civile

En réaction aux informations selon lesquelles le tribunal municipal de Moscou a ordonné la fermeture du Centre de défense des droits humains de l’ONG russe Memorial pour violation présumée de la législation relative aux « agents étrangers » et pour « justification du terrorisme et de l’extrémisme », Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :

« La fermeture brutale par les autorités russes du Centre de défense des droits humains de Memorial, une organisation qui aide depuis 30 ans des milliers de personnes en temps de crise, tant  en Russie qu’à l’étranger, représente un nouveau coup porté à la société civile russe après des années d’attaques incessantes.

« Le Centre de défense des droits humains de Memorial a été fermé à la suite de fausses accusations : il n’aurait pas respecté la loi répressive sur les ” agents de l’étranger ” et son travail légal en faveur des droits humains ferait l’apologie ” du terrorisme et de l’extrémisme “. Ces accusations infondées servent en fait de prétexte pour réduire au silence la dissidence et empêcher les gens de se rassembler pour défendre les droits ; elles doivent être abandonnées.

« Le démantèlement de cette remarquable organisation de défense des droits humains s’inscrit dans une politique de répression plus large qui cherche à interdire les réseaux de la société civile russe. La décision de fermer le Centre de défense des droits humains de Memorial doit être annulée immédiatement. »

Complément d’information

Fondé en 1991, le Centre de défense des droits humains de Memorial est l’une des organisations de défense des droits humains les plus respectées en Russie. Il dispose d’un mois pour faire appel de la décision du tribunal.

Le parquet a affirmé que l’organisation avait violé à plusieurs reprises la loi sur les « agents de l’étranger » en refusant de signaler ses contenus comme étant produite par des « agents de l’étranger ».

Il a ajouté qu’elle justifiait « le terrorisme et l’extrémisme » en conservant une liste des personnes détenues pour des raisons politiques sur son site Internet. Cette liste englobe des personnes emprisonnées à la suite de procès inéquitables et motivés par des considérations politiques.

Le 28 décembre, la Cour suprême a ordonné la liquidation de son organisation sœur, Memorial International.