En réaction à l’information selon laquelle l’accès à TUT.by, l’un des principaux médias indépendants en ligne au Bélarus, a été bloqué mardi 18 mai par le ministère de l’Information de ce pays, Aisha Jung, chargée de campagne sur le Bélarus, a déclaré :
« Il s’agit d’une décision lâche prise par un gouvernement qui a peur de la vérité et qui recourt à des mesures brutales afin de réprimer les droits humains. Les autorités doivent mettre un terme à leur campagne de répression visant à étouffer les voix indépendantes, et annuler immédiatement la décision de bloquer TUT.by. »
« Bloquer le site Internet de TUT.by est une attaque pure et simple contre le droit à la liberté d’expression et la liberté des médias au Bélarus, et laisse un trou béant parmi les sources indépendantes d’information dans le pays. L’ampleur de cette attaque ne saurait être sous-estimée, puisque environ la moitié des internautes bélarussiens se tournent vers TUT.by pour obtenir des informations, et utiliser des forums et d’autres services.
Bloquer le site Internet de TUT.by est une attaque pure et simple contre le droit à la liberté d’expression et la liberté des médias au Bélarus, et laisse un trou béant parmi les sources indépendantes d’information dans le pays.
Aisha Jung, chargée de campagne sur le Bélarus
« Les autorités bélarussiennes, déterminées à limiter l’opposition pacifique coûte que coûte et à réduire au silence quiconque critique le gouvernement, ont impudemment bloqué la ressource Internet la plus cruciale du pays, ce qui est contraire à leurs obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains. »
Complément d’information
Le 18 mai 2021, le ministère de l’Information a bloqué l’accès à TUT.by, citant de « nombreux cas de violations de la Loi relative aux médias de masse » et, plus spécifiquement, la publication d’informations provenant de la fondation BYSOL, une initiative non enregistrée visant à lever des fonds afin de soutenir les victimes de la répression politique au Bélarus. La législation bélarussienne interdit aux médias de diffuser des informations provenant d’organisations non enregistrées.
Parallèlement, des employés du Service des enquêtes financières ont mené des perquisitions et des interrogatoires dans les bureaux et au domicile de membres de la rédaction de TUT.by, notamment de la rédactrice en chef, Maryna Zolatava. Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire en vertu de l’article 243 (2) du Code pénal bélarussien (« évasion fiscale de grande ampleur »).
Le 1er octobre 2020, l’accréditation de TUT.by a été révoquée après que le site a accordé une couverture aux manifestations pacifiques qui avaient eu lieu à travers le pays à la suite de l’annonce des résultats contestés de l’élection présidentielle d’août. En mars 2021, Katsiaryna Baryssevitch, une journaliste de TUT.by, a été condamnée à six mois de prison sur la base de charges forgées de toutes pièces, pour avoir révélé la falsification d’enquêtes officielles sur l’homicide de Raman Bandarenka, un manifestant pacifique, en novembre 2020.