Salvador. Le président Nayib Bukele s’engage à respecter les droits humains

Le nouveau gouvernement du Salvador doit promouvoir et mettre en œuvre des mesures transformatrices en matière de droits humains qui remplissent les engagements internationaux de la nation, a déclaré Amnesty International le 24 juin à l’occasion d’une rencontre avec le président Nayib Bukele qui a fait le serment de respecter les droits humains.

« Nous avons rencontré le président Nayib Bukele afin de lui faire part de nos préoccupations quant à la situation des droits humains au Salvador. Nous espérons que son gouvernement relèvera ces défis de taille avec détermination et adoptera sans délai les réformes dont le pays a besoin pour faire des droits humains une réalité », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

Le gouvernement du président Nayib Bukele a une occasion en or de faire prendre au Salvador un nouveau cap, mais a aussi la responsabilité de placer les droits humains au centre des prises de décision, de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques de la nation.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

Lors d’une rencontre à San Salvador, une délégation d’Amnesty International a présenté au président un mémorandum regroupant des recommandations initiales destinées à son gouvernement dans six domaines clés : justice, vérité et réparations pour les victimes du conflit armé ; droits des femmes et des jeunes filles ; défenseurs des droits humains ; politiques sécuritaires et droits humains ; migrants et réfugiés ; politique étrangère et droits humains. Toutes ces questions ont été développées en accord avec des organisations de la société civile et des mouvements de défense des droits humains, dont des victimes.

« Le gouvernement du président Nayib Bukele a une occasion en or de faire prendre au Salvador un nouveau cap, mais a aussi la responsabilité de placer les droits humains au centre des prises de décision, de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques de la nation, a déclaré Erika Guevara-Rosas.

« Au regard des immenses défis en termes de droits humains auxquels sont également confrontés les pays voisins, à savoir le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua, l’Amérique centrale traverse une période plus que troublée. Aussi nous demandons au gouvernement du Salvador d’assumer un rôle plus actif s’agissant de promouvoir la protection des droits humains dans la région. »

Le président s’est engagé à mettre sur pied une table ronde interministérielle pour débattre de stratégies visant à améliorer la situation des droits humains dans le pays. Il a promis d’ouvrir le pays à la surveillance internationale et d’autoriser la venue de différents organismes, tels que la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Il s’est montré déterminé à devenir une voix distincte en Amérique centrale et à condamner les violations des droits humains commises dans l’ensemble de la région.

Nous avons rencontré le président Nayib Bukele afin de lui faire part de nos préoccupations quant à la situation des droits humains au Salvador. Nous espérons que son gouvernement relèvera ces défis de taille avec détermination et adoptera sans délai les réformes dont le pays a besoin pour faire des droits humains une réalité.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

La délégation d’Amnesty International a déploré que le Salvador soit surtout connu pour deux raisons : les violations des droits des femmes et des jeunes filles en raison de l’interdiction totale de l’avortement et la violence généralisée qui gangrène le pays.

Le président Nayib Bukele a assuré que son gouvernement ne criminalisera pas les femmes et les jeunes filles – surtout celles qui vivent dans des situations de pauvreté – et garantira leurs droits en matière de sexualité et de procréation. Concernant la sécurité publique, il s’est engagé à adopter une stratégie globale qui accorde la priorité à une approche centrée sur la prévention et la réinsertion. Enfin, il a reconnu l’importance du travail des organisations de la société civile salvadorienne et le rôle des défenseurs des droits humains dans le pays.

Cet échange constructif doit déboucher sur des actions concrètes. Amnesty International croit sur parole le président, déterminé à faire avancer un programme des droits humains, mais surveillera de près la situation pour s’assurer que le gouvernement s’acquitte de ses obligations internationales relatives aux droits humains.

« Amnesty International continuera d’accompagner les organisations salvadoriennes de défense des droits humains qui, nous l’espérons, pourront faire part au président de leurs préoccupations et recommandations sur les défis que le pays doit relever dès que possible », a déclaré Erika Guevara-Rosas.