En réaction aux informations selon lesquelles Nabeel Rajab, éminent défenseur des droits humains à Bahreïn, a vu sa condamnation pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions en ligne confirmée en appel, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
« La cour d’appel de Bahreïn a manqué l’occasion de faire ce qui est juste et de libérer Nabeel Rajab.
« Sa détention démontre une nouvelle fois que les autorités bahreïnites sont déterminées à supprimer le droit à la liberté d’expression et réduire au silence toute critique pacifique.
« Il est absolument scandaleux qu’il passe un jour de plus derrière les barreaux, uniquement pour avoir exprimé son opinion en ligne.
La cour d'appel de Bahreïn a manqué l’occasion de faire ce qui est juste et de libérer Nabeel Rajab.
Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International
« Les autorités doivent libérer Nabeel Rajab immédiatement et abandonner toutes les charges retenues contre lui. »
En février 2018, Nabeel Rajab a été condamné à cinq ans de prison, pour des tweets qu’il avait mis en ligne sur son compte Twitter et pour avoir retweeté des allégations faisant état de torture dans la prison bahreïnite de Jaww et d’homicides de civils imputables à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le cadre du conflit au Yémen.
Nabeel Rajab devrait interjeter un dernier appel devant la Cour de cassation de Bahreïn.
Complément d’information
Nabeel Rajab, président du Centre bahreïnite des droits humains, est intimidé et harcelé sans relâche pour son travail pacifique en faveur des droits humains et a été incarcéré à plusieurs reprises depuis 2012 pour diverses accusations liées à son action militante non violente. Il est sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire depuis novembre 2014.
Dans le cadre de la dernière série de poursuites intentées à son encontre, Nabeel Rajab a été placé en détention, depuis juin 2016, et condamné à une peine de deux ans de prison supplémentaires pour des interviews télévisées qu’il avait données en 2015 et en 2016. Le 15 janvier 2018, la Cour de cassation de Manama, la capitale de Bahreïn, a confirmé sa condamnation pour avoir « diffusé des rumeurs et de fausses informations et déclarations au sujet de la situation interne du royaume risquant de porter atteinte à son prestige et à son statut ».