Irak. Les violences commises contre des manifestants et des journalistes dans la région du Kurdistan témoignent d’un mépris flagrant à l’égard de la liberté d’expression

Réagissant aux témoignages signalant que des journalistes et des manifestants ont été attaqués physiquement et verbalement par les forces de sécurité dans la région du Kurdistan irakien, où ont lieu depuis le 25 mars des manifestations contre l’austérité, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Les témoins que nous avons interviewés, notamment un enseignant et un journaliste, nous ont décrit des scènes de chaos à Erbil et à Dohuk, où les forces de sécurité et des individus armés en civil ont fait usage de la violence pour disperser des manifestants pacifiques.

« Des manifestants pacifiques ont été frappés et insultés. Des journalistes qui utilisaient des appareils photo ou des téléphones portables pour enregistrer ce qui se passait ont été attaqués. Ces agissements sont totalement inacceptables et ils constituent une tentative manifeste de répression de la dissidence.

Des manifestants pacifiques ont été frappés et insultés. Des journalistes qui utilisaient des appareils photo ou des téléphones portables pour enregistrer ce qui se passait ont été attaqués. Ces agissements sont totalement inacceptables et ils constituent une tentative manifeste de répression de la dissidence.

Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International

« Les autorités kurdes doivent immédiatement mettre fin aux coups, aux actes de harcèlement et aux manœuvres d’intimidation dont les manifestants et les journalistes font l’objet. Elles sont tenues de veiller à ce que toutes les personnes puissent exercer sans entrave leur droit de manifester pacifiquement. »

Complément d’information

Le dimanche 25 mars, dans toute la région du Kurdistan irakien, des manifestations ont eu lieu. Les manifestants protestaient contre les mesures d’austérité et contre les retards dans le versement des salaires des fonctionnaires et des réductions de ces salaires. Depuis, des enseignants, des professionnels de santé, d’autres agents de la fonction publique et des militants descendent chaque jour dans la rue pour demander au gouvernement de prendre des mesures.

Des médias locaux ont indiqué que les autorités à Erbil attribuaient les violences commises à des individus affiliés à des partis politiques.