En réaction à la noyade d’au moins 30 réfugiés et demandeurs d’asile somaliens et éthiopiens qui étaient partis de la côte sud-ouest du Yémen pour rentrer en Afrique, Lynn Maalouf, directrice du programme de recherche sur le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
« Cette tragédie montre une fois de plus combien le conflit yéménite est dévastateur pour les civils. Face aux hostilités et aux terribles restrictions qu’impose la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, de nombreuses personnes qui ont fui un conflit et la répression dans d’autres pays sont aujourd’hui contraintes de quitter le Yémen pour des raisons de sécurité. Et certaines meurent en route.
« En presque trois ans de conflit au Yémen, toutes les parties ont clairement bafoué le droit international. Des civils ont vu leur vie détruite par des bombardements et des pilonnages aveugles, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et une crise humanitaire qui ne fait qu’empirer, sachant que plus de 22 millions de personnes sont déjà dans l’incapacité de survivre sans aide.
« Il faut que la communauté internationale mette un terme aux transferts d’armes qui pourraient être utilisées dans le conflit, coopère de manière à ce que les responsables présumés de crimes de guerre et d’autres atrocités rendent des comptes et fasse pression sur la coalition dirigée par l’Arabie saoudite afin qu’elle lève totalement les restrictions pesant sur les importations, aussi bien humanitaires que commerciales, de biens essentiels, restrictions qui exacerbent l’une des pires crises humanitaires au monde. »
Complément d’information
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au moins 152 réfugiés et migrants somaliens et éthiopiens ont quitté le port yéménite d’Aden avec des passeurs sur un bateau bondé le 23 janvier. L’embarcation a chaviré et n’est jamais arrivée à sa destination finale, Djibouti ; des coups de feu auraient été tirés à bord.
Des entités des Nations unies et les gardes-côtes yéménites s’efforcent actuellement de faire la lumière sur cet accident.
Dans un rapport publié en janvier, le HCR a indiqué qu’il y avait 2 014 026 personnes déplacées au Yémen et que, selon les estimations, 1 457 familles n’avaient pas eu d’autre choix que de fuir depuis décembre du fait de l’escalade de la violence dans l’ouest du pays. En outre, le Yémen abrite actuellement plus de 280 000 réfugiés et demandeurs d’asile d’autres pays.