Arabie saoudite. Une militante des droits des femmes arrêtée pour avoir bravé l’interdiction de conduire

Au lieu de tenir sa promesse d'une Arabie saoudite plus tolérante, le gouvernement fait voler en éclats toute idée d'engagement sincère envers l'égalité et les droits fondamentaux

Samah Hadid, directrice des Campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International

En réaction à la nouvelle arrestation le 4 juin de la militante saoudienne des droits des femmes Loujain al Hathloul à l’aéroport international du roi Fahd à Dammam, en Arabie saoudite, Samah Hadid, directrice des Campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« Le harcèlement qu’infligent les autorités saoudiennes à Loujain al Hathloul est absurde et injustifié. Il semble qu’elle soit ciblée une nouvelle fois en raison de son travail pacifique en tant que militante qui défend les droits des femmes, constamment entravés dans le royaume. Si c’est le cas, elle doit être libérée immédiatement et sans condition. 

« Au lieu de tenir sa promesse d’une Arabie saoudite plus tolérante, le gouvernement fait voler en éclats toute idée d’engagement sincère envers l’égalité et les droits fondamentaux. »

Amnesty International a appris que Loujain al Hathloul devait se rendre de Dammam à Riyadh à 17h30, heure locale, pour être interrogée par le Bureau des enquêtes et des poursuites. Elle n’a pas été autorisée à consulter un avocat, ni à entrer en contact avec sa famille. On ignore toujours la raison précise de son arrestation. Toutefois, Amnesty International pense qu’elle est liée à son militantisme en faveur des droits humains.

Loujain al Hathloul est une éminente défenseure saoudienne des droits humains, détenue pendant 73 jours après avoir bravé l’interdiction de conduire pour les femmes en vigueur de facto dans le royaume, en tentant d’entrer en voiture en Arabie saoudite depuis les Émirats arabes unis le 30 novembre 2014. Loujain al Hathloul s’est également présentée à une élection en Arabie saoudite en novembre 2015 – c’était la première fois que les femmes avaient à la fois le droit de voter et d’être candidates à une élection dans le pays. Mais alors qu’elle avait été reconnue officiellement candidate, son nom n’a pas été reporté sur les bulletins.