La décision prise par un juge, le 7 juin, dans le nord du Mexique, d’acquitter Yecenia Armenta Graciano, mère de deux enfants, et de la remettre en liberté met fin à quatre ans d’injustice, a déclaré Amnesty International.
Yecenia Armenta Graciano a été arrêtée de façon arbitraire le 10 juillet 2012 par la police judiciaire de l’État de Sinaloa, et elle a ensuite été torturée pendant 15 jours – elle a été frappée, soumise à un simulacre d’asphyxie et violée – et forcée à « avouer » son implication dans le meurtre de son mari.
« Les tortures particulièrement cruelles infligées à Yecenia Armenta Graciano font partie des pratiques habituelles dans tout le pays de la police mexicaine, qui présente régulièrement des éléments de preuve illégaux lors des procédures pénales. Sa remise en liberté apporte une petite lueur d’espoir à tous ceux qui sont injustement emprisonnés à travers le pays », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
La remise en liberté de Yecenia apporte une petite lueur d'espoir à tous ceux qui sont injustement emprisonnés à travers le pays.
Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International
Les tortionnaires de Yecenia Armenta Graciano appartiennent à cette même institution qui a porté contre elle des accusations criminelles. Malgré les éléments solides rassemblés par des experts nationaux et internationaux prouvant que Yecenia Armenta Graciano a été torturée et en dépit de la recommandation formulée par le médiateur national des droits humains, le procureur général de l’État de Sinaloa a accusé cette femme d’un crime grave.
« Le fait qu’aucun des tortionnaires de Yecenia Armenta Graciano n’a été placé en détention illustre le manque total d’indépendance des autorités dans cette affaire. Il faut que les auteurs de ces agissements soient déférés à la justice et que Yecenia Armenta Graciano obtienne réparation. »
Amnesty International mène un travail de campagne sur un certain nombre d’affaires relatives à des actes de torture dans tout le pays. Yecenia Armenta Graciano fait partie d’un groupe de femmes courageuses qui ont lancé une campagne nationale visant à « briser le silence » au sujet des violences sexuelles et des autres tortures qui leur ont été infligées.