Les forces de sécurité népalaises doivent s’abstenir d’utiliser une force excessive contre les manifestants, a déclaré Amnesty International alors qu’au moins vingt manifestants ont été tués par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu au cours de plusieurs manifestations contre la nouvelle Constitution du pays.
L’utilisation par les forces de sécurité au Népal de la force et de balles réelles pour réprimer des manifestations souvent violentes a déjà coûté la vie à plus de 40 personnes, pour la plupart des manifestants, depuis le mois d’août.
Les enquêtes menées par la Commission nationale des droits humains et par des organes de la société civile, parmi lesquels Amnesty International, ont montré que dans de nombreux cas de décès lié à ces manifestations, les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive, disproportionnée ou non nécessaire, ce qui est contraire aux dispositions des normes juridiques internationales.
« Plus de 40 personnes, en majorité des manifestants, ont été tuées au cours des dernières semaines. Nous continuons d’exhorter les autorités népalaises à réfréner leurs forces de sécurité et à les empêcher d’utiliser une force excessive », a déclaré David Griffiths, directeur de la recherche sur l’Asie du Sud à Amnesty International.
Plus de 40 personnes, en majorité des manifestants, ont été tuées au cours des dernières semaines. Nous continuons d'exhorter les autorités népalaises à réfréner leurs forces de sécurité et à les empêcher d'utiliser une force excessive.
David Griffiths, directeur de la recherche sur l'Asie du Sud à Amnesty International.
Lundi 21 septembre, des affrontements ont eu lieu dans les villes de Biratnagar, de Birgunj et de Malangawa, dans le sud du pays, où la situation est tendue depuis plusieurs semaines en raison des frontières fédérales établies par la nouvelle Constitution du pays. Ces frontières contestées découpent les terres ancestrales de groupes ethniques des plaines du sud.
La nouvelle Constitution présente un certain nombre de failles graves en matière de droits humains qui doivent d'urgence être comblées. En particulier, les droits des femmes et des communautés marginalisées ne sont pas clairement et suffisamment protégés.
David Griffiths
La nouvelle Constitution, adoptée à l’issue de sept années de débats, organise le Népal en une république séculaire divisée en sept provinces fédérales. Certaines minorités ethniques, considérant que cette Constitution ne leur accorde pas une représentation suffisante, s’y opposent farouchement, de même que des militants hindous qui estiment qu’elle aurait dû rétablir le Népal en tant que nation hindoue.
« La nouvelle Constitution présente un certain nombre de failles graves en matière de droits humains qui doivent d’urgence être comblées. En particulier, les droits des femmes et des communautés marginalisées ne sont pas clairement et suffisamment protégés », a déclaré David Griffiths.