Tunisie : report du procès en appel de syndicalistes

Le procès en appel de 33 travailleurs et militants syndicaux tunisiens a été repoussé au 3 février. Le dirigeant syndical Adnan Hajji et 32 autres personnes devaient comparaître en justice ce mardi.

En décembre, à l’issue d’un procès inéquitable, un tribunal tunisien les a condamnés à des peines allant jusqu’à dix années d’emprisonnement. Le dirigeant syndical Adnan Hajji et 37 autres personnes étaient accusés d’avoir pris la tête d’un mouvement de protestation qui a eu lieu en 2008 dans le sud-est de la Tunisie, précisément dans la région de Gafsa, riche en phosphate.

Amnesty International a qualifié les peines prononcées de « parodie de justice » et a demandé aux autorités tunisiennes de remettre en liberté toutes les personnes qui ont été arrêtées et jugées parce qu’elles avaient exercé, pourtant sans violence, leur droit à la liberté d’expression et de réunion. D’autres personnes doivent bénéficier d’un nouveau procès qui soit cette fois conforme aux normes d’équité, conformément aux obligations internationales souscrites par la Tunisie.

Quatre des accusés ont été jugés par contumace. Sept personnes au total ont été condamnées à dix années d’emprisonnement. Parmi elles figurent Adnan Hajji, dirigeant syndical et porte-parole du mouvement de protestation sociale de Gafsa, et Bechir Labidi, syndicaliste. L’état de santé de Bechir Labidi s’est gravement détérioré pendant sa détention. À la suite de demandes répétées de ses avocats et de ses proches, il a été transféré à l’hôpital, où il serait menotté à son lit.

Les autres accusés se sont vu infliger des peines allant de deux à six ans d’emprisonnement, avec sursis dans neuf cas. Jugés par contumace, le journaliste Fahem Boukadous et le militant des droits humains Mouheiddine Cherbib, qui vit en France, ont été condamnés respectivement à six et deux ans de prison. Cinq autres personnes ont été acquittées et remises en liberté.

Parmi les charges retenues figuraient notamment la constitution d’un groupe criminel dans l’intention de détruire des biens publics et privés, la rébellion armée et des coups et blessures contre des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions. Les accusés faisaient partie des centaines de personnes arrêtées après la vague de manifestations organisées début 2008 pour protester contre le chômage et le coût élevé de la vie dans la région de Gafsa.