Le Japon doit adopter un moratoire sur les exécutions

Trois hommes ont été exécutés au Japon jeudi 11 septembre. Amnesty International demande au gouvernement japonais d’adopter immédiatement un moratoire sur les exécutions.

L’organisation a appelé le nouveau ministre japonais de la Justice, Yasuoka Okiharu, à procéder à un réexamen approfondi de la politique de son pays concernant la peine de mort, après l’exécution par pendaison de Mantani Yoshiyuki, Yamamoto Mineteru (qui étaient tous deux âgés de soixante-huit ans) et Hirano Isamu (soixante et un ans).

Ces dernières exécutions portent à 13 le nombre de condamnés mis à mort en 2008. Il s’agit des premières exécutions signalées depuis l’arrivée de Yasuoka Okiharu au poste de ministre de la Justice le 2 août 2008, ce qui prouve une nouvelle fois que l’État japonais entend continuer d’ôter la vie à des personnes.

À l’heure actuelle, 102 prisonniers environ sont sous le coup d’une condamnation à mort au Japon. De manière générale, les autorités carcérales procèdent aux exécutions en secret. Les condamnés à mort ne sont informés du moment de leur exécution que quelques heures avant, et leurs proches ne sont prévenus qu’une fois la sentence exécutée.

Une fois les procédures de recours épuisées, plusieurs années voire plusieurs décennies peuvent s’écouler avant que les autorités ne procèdent à l’exécution. Les condamnés, qui peuvent être exécutés à tout moment, vivent donc en permanence dans la peur.

Lorsque le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a examiné la situation des droits humains au Japon en mai 2008, il a fait part de sa vive préoccupation au sujet de la peine de mort. Un certain nombre d’États ont exhorté le Japon à adopter un moratoire sur les exécutions, conformément à la résolution 62/149 de l’Assemblée générale de l’ONU qui appelle à un moratoire mondial sur le recours à la peine capitale.