Des villageois palestiniens sont chassés de la vallée du Jourdain

L’armée israélienne redouble d’efforts pour contraindre des villageois palestiniens à quitter la région de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée. Elle détruit leurs habitations et restreint leur liberté de mouvement et leur accès à l’eau. Humsa et Hadidiya, tous deux situés dans le nord de la vallée du Jourdain, font partie des villages concernés. Plus de 100 villageois, dont la plupart sont des enfants, risquent de perdre leur logis et de devoir quitter la région.

Le 13 août et encore le 23 août 2007, l’armée israélienne a détruit plusieurs habitations et enclos à Humsa. Les familles d’Abdallah Hsein Bisharat et d’Ahmad Abdallah Bani Odeh se sont retrouvées à la rue. Sur ces 40 personnes, la majorité sont des enfants.

Fin avril, après que l’armée israélienne eut menacé de détruite leur foyer, les villageois d’Hadidiya avaient dû aller s’établir à Humsa, à environ un kilomètre. Mais les menaces de destruction et de déplacement forcé se sont poursuivies.

L’armée considère la région comme une «zone militaire fermée», que les forces israéliennes utilisent pour s’entraîner au tir.

Les villageois ont réinstallé leurs tentes et leurs enclos, mais ils craignent que les bulldozers de l’armée ne reviennent à tout moment. Ils restent privés d’accès à l’eau et leurs mouvements sont de plus en plus restreints à cause des postes de contrôle et des barrages militaires, qui les empêchent d’emprunter les principales routes de la région.

L’armée israélienne a décrété l’essentiel de la vallée du Jourdain «zone militaire fermée» et l’accès à cette zone est interdit à la population palestinienne locale. Dans le même temps, les colonies israéliennes – créées en violation du droit international – continuent de s’étendre et les colons israéliens sont autorisés à se déplacer librement et à utiliser d’importantes quantités d’eau.

Tandis qu’à Humsa et à Hadidiya chaque habitation est vouée à la destruction et que les villageois palestiniens doivent aller chercher à 20 kilomètres de chez eux l’eau nécessaire pour satisfaire leurs besoins essentiels, des colonies israéliennes distantes de quelques centaines de mètres seulement ont des jardins bien arrosés et des piscines. S’ils continuent d’être privés d’accès à l’eau, les villageois palestiniens, qui vivent de l’agriculture et de l’élevage de moutons et de chèvres, ne pourront pas survivre dans le secteur.

Lors d’une visite sur place en juillet 2007, un chercheur d’Amnesty International a constaté combien les conditions de vie étaient difficiles pour les habitants palestiniens, qui sont privés d’eau courante et d’électricité et qui ne peuvent plus cultiver leurs terres car ils n’ont pas d’eau pour irriguer leurs cultures. À côté de cela, dans les colonies israéliennes voisines, des appareils d’arrosage gaspillent l’eau en arrosant les champs en plein après-midi. .