Le prochain gouvernement des îles Fidji doit remédier aux graves lacunes en matière de protections des droits humains dans le pays, a déclaré Amnesty International à l’approche des élections prévues le 14 novembre 2018.
« Avant que les Fidjiens ne se rendent aux urnes, tous les candidats devraient s’engager à remédier aux violations des droits humains nombreuses et persistantes qui gangrènent le pays. Fidji est un pays où les forces de sécurité continuent de pratiquer la torture, où les journalistes sont harcelés simplement parce qu’ils font leur travail et où les femmes sont montrées du doigt et harcelées parce qu’elles dénoncent les violences et la discrimination dont elles sont victimes, a déclaré Roshika Deo, chercheuse sur le Pacifique à Amnesty International.
« Le décès tragique de Josua Lalauvaki – peu après que la police l’aurait agressé et placé en détention – plane au-dessus de cette élection. Ce n’est pas la première information faisant état de torture et de violations imputables à la police cette année, a déclaré Roshika Deo. Les candidats devraient se montrer lucides face à ces tragédies, rendre justice et accorder des réparations aux victimes, et veiller à ce que de tels actes ne se reproduisent plus. »
Amnesty International publie un programme pour les droits humains en amont du vote, qui met en avant six priorités essentielles sur lesquelles tous les candidats devraient s’engager. Il s’agit de protéger les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, de prévenir la torture et les mauvais traitements, de mettre fin à la violence contre les femmes et les jeunes filles, de protéger les défenseurs des droits humains, de garantir l’égalité pour les personnes LGBTI et de garantir une véritable participation des populations indigènes aux décisions communautaires.
« Notre programme adresse un message d’espoir : le prochain gouvernement des îles Fidji doit saisir l’occasion de mettre en œuvre des propositions concrètes qui pourraient apporter un changement en termes de droits humains dans le pays, a déclaré Roshika Deo. Nous sommes impatients de débattre avec les candidats des engagements qu’ils vont prendre pour faire en sorte que chaque Fidjien puisse jouir de tous ses droits fondamentaux. »