En réaction aux informations faisant état de la détention arbitraire de centaines de personnes, dont des membres de la communauté universitaire, dans les principales villes de la région Amhara, en Éthiopie, depuis le 28 septembre 2024, Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré :
« La campagne de détentions arbitraires massives menée par l’armée et la police éthiopiennes dans la région Amhara est une preuve supplémentaire du mépris total du gouvernement pour l’état de droit. Des témoins ont indiqué que les autorités étaient venues avec une “liste” et n’avaient pas pris la peine d’obtenir des mandats d’arrêt et de perquisition avant d’arrêter des centaines de civil·e·s dans la région. La plupart des personnes placées en détention n’ont pas été déférées devant un tribunal dans un délai de 48 heures, comme l’exigent les lois et la Constitution du pays.
La campagne de détentions arbitraires massives menée par l’armée et la police éthiopiennes dans la région Amhara est une preuve supplémentaire du mépris total du gouvernement pour l’état de droit
Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe
« Les autorités éthiopiennes doivent mettre fin immédiatement à ces arrestations arbitraires, engager des poursuites contre les personnes détenues pour des infractions reconnues par le droit international et respecter les règles de procédure, ou bien les libérer sans délai. Il est temps que les autorités cessent d’utiliser la détention arbitraire comme outil de répression. »
Complément d’information
Au cours des derniers mois, Amnesty International a dénoncé le harcèlement, les manœuvres d’intimidation et les attaques incessantes subis par les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains de la part des autorités éthiopiennes, qui ont poussé nombre d’entre eux à s’exiler. Cette exode des voix critiques a gravement diminué le recueil d’informations et le signalement des violations des droits humains en cours, notamment dans les zones de conflit telles que la région Amhara.
Ces récentes arrestations arbitraires visant des universitaires et des fonctionnaires risquent d’entamer encore la liberté d’expression. Certaines sources indiquent que des enseignants et chercheurs des universités fédérales de la région Amhara font partie des personnes arrêtées. Des témoins ont également déclaré à Amnesty International que certaines arrestations s’étaient déroulées tard le soir et qu’elles étaient parfois réalisées par des membres de l’armée.