Myanmar. Puma Energy quitte le pays dans un contexte de surveillance de l’approvisionnement en carburant d’aviation

En réaction à la décision de Puma Energy de se retirer du Myanmar presque deux ans après un coup d’État militaire début 2021, Montse Ferrer, chercheuse sur la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International, a déclaré :

« Amnesty International prend acte de la décision de Puma Energy de quitter le pays, qui intervient après une longue campagne menée par des organisations de la société civile, dont Burma Campaign UK et Justice For Myanmar, qui ont notamment placé sous haute surveillance les approvisionnements en carburant d’aviation susceptibles de se retrouver entre les mains de l’armée du Myanmar.

« Cette annonce intervient un mois après que des chercheurs d’Amnesty International ont rencontré des représentants de l’entreprise Puma pour leur présenter les conclusions d’un prochain rapport sur la livraison de carburant d’aviation à l’armée du Myanmar – des recherches appuyées par Justice For Myanmar.

« Ayant décidé de quitter le pays, Puma Energy doit garantir un désengagement sûr et responsable, notamment en fournissant une feuille de route transparente et claire concernant ses projets et en empêchant l’armée d’accéder à ses infrastructures liées au carburant d’aviation. Tous les actifs que Puma Energy laisse derrière elle ne doivent pas tomber entre les mains de l’armée ou de ses entreprises amies.

« Enfin, Puma Energy doit réfléchir aux moyens de remédier à tout préjudice auquel elle a pu contribuer dans le cadre de ses activités au Myanmar. »

Complément d’information

Le 5 octobre, Puma Energy a indiqué dans une déclaration qu’elle quittait le pays et vendait ses parts dans Puma Energy Asia Sun (PEAS) et sa part minoritaire dans National Energy Puma Aviation Services (NEPAS) à une « compagnie privée locale ».

Par l’intermédiaire de PEAS et NEPAS, Puma Energy était le principal fournisseur de carburant d’aviation du pays depuis le début de ses activités en 2015.

Plusieurs organisations de la société civile, ainsi que le gouvernement d’unité nationale du Myanmar, ont demandé que les livraisons de carburant d’aviation à l’armée soient limitées ou carrément interdites.

Peu après le coup d’État du 1er février 2021, Puma Energy a déclaré qu’elle suspendait ses activités au Myanmar. Elle les a ensuite reprises mais, selon la société, uniquement à des fins civiles.