Russie. Une militante de premier plan risque d’être emprisonnée et soumise à de sévères restrictions pour avoir participé à des manifestations pacifiques

Réagissant aux informations signalant que Yulia Galiamina, éminente militante politique de l’opposition en Russie, a été inculpée en raison de sa participation à des manifestations pacifiques et risque d’être emprisonnée et soumise à une interdiction de participer à des élections pour une durée de cinq ans, Oleg Kozlovsky, chercheur sur la Russie à Amnesty International, a déclaré :

« Les charges retenues contre Yulia Galiamina constituent une parodie de justice et cette inculpation revient à utiliser le système judiciaire pour réprimer pénalement les manifestations pacifiques. Elle est inculpée au titre d’une loi draconienne qui va explicitement à l’encontre des obligations internationales de la Russie en matière de droits humains, et cette mesure vise à l’empêcher de participer à des élections.

Les charges retenues contre Yulia Galiamina constituent une parodie de justice et cette inculpation revient à utiliser le système judiciaire pour réprimer pénalement les manifestations pacifiques. Elle est inculpée au titre d’une loi draconienne qui va explicitement à l’encontre des obligations internationales de la Russie en matière de droits humains, et cette mesure vise à l’empêcher de participer à des élections.

Oleg Kozlovsky, chercheur sur la Russie à Amnesty International

« La persécution dont fait l’objet cette éminente représentante de l’opposition uniquement parce qu’elle a exercé ses droits fondamentaux est consternante et condamnable. En réduisant au silence une importante voix de l’opposition et en menaçant de lui interdire d’exercer ses activités politiques, les autorités russes révèlent les véritables raisons pour lesquelles elles répriment les mouvements de protestation.

« En mai 2020, le Parlement russe a, de façon inattendue et discrètement, alourdi les peines prévues par l’article 212.1 pour la violation répétée de la loi relative aux rassemblements. Il s’agit d’un instrument utilisé pour réprimer l’opposition et les critiques, et Yulia Galiamina risque d’être emprisonnée durant plusieurs années si elle est déclarée coupable.

« Nous demandons aux autorités russes de supprimer l’article 212.1 et de cesser d’utiliser des lois répressives pour étouffer la dissidence et intimider les opposant·e·s politiques. Toutes les charges retenues contre Yulia Galiamina doivent être immédiatement abandonnées. Toute personne soumise à des poursuites judiciaires uniquement pour avoir participé à des rassemblements pacifiques doit avoir accès à la justice et à des recours utiles, notamment à une indemnisation adéquate. »

« Les autorités doivent permettre à toute personne d’exercer librement ses droits fondamentaux, y compris ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. »

Complément d’information

Le 31 juillet, la Commission d’enquête de la Fédération de Russie a retenu des charges contre Yulia Galiamina, éminente représentante de l’opposition et conseillère municipale de la ville de Moscou, au titre de l’article 212.1 du Code pénal (« violation répétée de la procédure établie pour l’organisation ou la tenue de rassemblements publics »). Yulia Galiamina est accusée d’avoir participé à plusieurs manifestations, notamment à une marche contre de récentes modifications de la Constitution russe le 15 juillet, et à des mouvements de protestation contre des irrégularités électorales à Moscou pendant l’été de 2019. Tous ces rassemblements ont été pacifiques, mais ils ont été dispersés par la police, souvent avec une force excessive.