Chine. La loi relative à la sécurité nationale doit être mise au rebut afin de préserver les libertés à Hong Kong

Le projet de loi relative à la sécurité nationale pour Hong Kong que soumet la Chine, qui représente un coup dévastateur porté aux droits humains, doit être abandonné : tel est le message adressé jeudi par un groupe de 86 organisations de la société civile, dont Amnesty International, aux autorités chinoises en amont d’une importante réunion de l’organe législatif à Pékin.

Le projet de loi relative à la sécurité nationale va probablement être débattu cette semaine lors de la session du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (CPAPN) qui débute demain. Ce texte pourrait entrer en vigueur dès ce mois-ci et être rapidement utilisé pour réprimer les libertés à Hong Kong.

« La Chine n’a révélé que peu d’éléments concrets au sujet de ce projet de loi relative à la sécurité nationale, mais les informations obtenues jusqu’à présent incitent toutes à penser que ce texte met en danger les libertés et droits fondamentaux des personnes à Hong Kong, a souligné le groupe d’ONG dans une lettre adressée au CPAPN.

« Il réprime pénalement des “infractions” définies en termes vagues qui peuvent comprendre toute forme de critique du gouvernement et être utilisées contre des personnes qui exercent et défendent pacifiquement leurs droits fondamentaux. »

Les autorités ont décidé de rédiger un projet de loi relative à la sécurité nationale, qui a été adopté par l’Assemblée populaire nationale lors de sa dernière session, fin mai, afin de rendre illégaux les faits de « séparatisme, subversion, terrorisme » et les activités d’« ingérence étrangère ou d’outre-mer dans les affaires de Hong Kong ».

L’on s’attend à ce que ce texte soit débattu lors d’une session extraordinaire du CPAPN la semaine prochaine, et à ce qu’il entre ensuite en vigueur.

Les termes vagues de la proposition de loi risquent de se traduire par des atteintes aux droits humains commises par les autorités, avec la répression d’un grand nombre de droits et de libertés.

Le ministre de la Sécurité de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, a indiqué que la loi sera appliquée par la police dès « le tout premier jour » de son entrée en vigueur. Par ailleurs, Elsie Leung, qui est membre du CPAPN, a déclaré qu’elle ne pouvait pas « exclure » que ce texte soit appliqué de façon rétroactive.

« La Chine doit abandonner son projet d’adoption d’une loi relative à la sécurité nationale pour Hong Kong. Aucun gouvernement ne peut invoquer des questions de sécurité nationale pour justifier des mesures instaurant des pratiques répressives contre sa population, ajoute la lettre.

L’Assemblée populaire nationale a indiqué que cette loi permettra au gouvernement chinois de mettre en place des institutions pour protéger la « sécurité nationale » à Hong Kong « selon les besoins ».

Cela pourrait impliquer la création d’agences telles qu’un ministère de la Sécurité publique et un bureau de la Sécurité nationale du ministère de la Sécurité publique, deux institutions responsables en Chine de longue date de graves violations des droits, notamment avec la détention arbitraire et la torture de militant·e·s et de membres d’ONG.

« Le fait de permettre à ces agences de mener leurs activités à Hong Kong, ou la création par le gouvernement de Hong Kong d’agences similaires, représentent un danger imminent non seulement pour les défenseur·e·s des droits humains, les médias indépendants et les dissident·e·s, mais aussi pour l’ensemble de la population de la ville », précise la lettre.

La secrétaire à la justice de Hong Kong Teresa Cheng a indiqué qu’un « tribunal spécial » pourrait être créé pour juger les affaires relatives à la sécurité nationale, afin d’« aider le système judiciaire à opérer en territoire inconnu ».

« La proposition concernant la création d’un “tribunal spécial” chargé de juger les affaires relatives à la sécurité nationale est très préoccupante et laisse entendre que les personnes mises en cause pourraient ne pas bénéficier des mêmes droits relatifs à l’équité des procès que les autres personnes jugées par le système judiciaire de Hong Kong », souligne la lettre.

La loi sera introduite à Hong Kong par promulgation, sans intervention du Conseil législatif de la ville et sans aucune véritable consultation de la population.

« La décision qu’a prise l’APN d’introduire directement la loi relative à la sécurité nationale dans l’Annexe III de la Loi fondamentale suscite de graves inquiétudes quant à la protection des droits humains, précise la lettre.

« Faute d’obligation de respecter le droit international relatif aux droits humains, les termes vagues de la proposition de loi risquent de se traduire par des atteintes aux droits humains commises par les autorités, avec la répression d’un grand nombre de droits et de libertés. » 

Cette lettre a été signée par les 86 organisations suivantes :

2047 HK Monitor

Amnesty International

Article 19

Asia Monitor Resource Centre

Australia Hong Kong Link

Beyond the Boundary-Knowing and Concerns Intersex

Borderless Movement

Brisbane International Student Solidarity with Hong Kong

Canadian Friends of Hong Kong

Canberra Hong Kong Concern Group

China Criticism Society of Denmark

China Labour Bulletin

Chinese Human Rights Defenders

Chinese Human Rights Lawyers Concern Group

Christian Social Workers

Christians for Hong Kong Society

Citizen Power Initiatives for China

Citizens’ Radio

Civil Human Rights Front

Civil Rights Observer

Civil Society Development Resources Center

Covenants Watch

Equality Project

Forthright Caucus

Forum Worlds of Labour / Forum Arbeitswelten e.V.

Freedom House

Friends of Conscience

General communication worker union

Grassroot Cultural Centre

Hong Kong Affairs Association of Berkeley

Hong Kong Alliance in Support of Patriotic Democratic Movements of China

Hong Kong Christian Fellowship of Social Concern

Hong Kong Christian Institute

Hong Kong Committee in Norway

Hong Kong Confederation of Trade Unions

Hong Kong Forum, Los Angeles

Hong Kong Human Rights Monitor

Hong Kong Sheng Kung Hui Welfare Council Workers Trade Union

Hong Kong Unison Limited

Human Rights in China

Human Rights Network for Tibet and Taiwan

Human Rights Watch

Humanitarian China

International Bar Association’s Human Rights Institute

International Human Rights Council – Hong Kong

International Service for Human Rights

Justice and Peace Commission of the HK Catholic Diocese

Kwai Chung Estate Christian Basic Community

Labour Education and Service Network

McMaster Stands With HK

Netherlands for Hong Kong

New School for Democracy

New Yorkers Supporting Hong Kong

Northern California Hong Kong Club

One Body in Christ

Open Data Hong Kong

Planet Ally

Power for Democracy

Progressive Lawyers Group

Queer Theology Academy

Rainbow Action

Reclaiming Social Work Movement

Reporters Without Borders

Retail, Commerce and Clothing Industries General Union

Right of Abode University

Scholars’ Alliance for Academic Freedom

Sheng Kung Hui Lady MacLehose Centre Staff Social Movement Concern Group

Sounds of the Silenced (SOS)

SRACP Staffs Union

Taiwan Alliance to End the Death Penalty

Taiwan Association for Human Rights

Taiwan East Turkestan Association

The Academic Staff Association of The Education University of Hong Kong

The Association for the Advancement of Feminism

The Hong Kong Society for Asylum-seekers and refugees

The Norwegian Taiwanese Friendship Association

The Norwegian Tibet Committee

The Rights Practice

Torontonian HongKongers Action Group

TWGHs Staff Social Movement Concern Group

United Nations ECOSOC NGO International Career Support Association

Uyghur Human Rights Project

Vancouver Society in Support of Democratic Movement

Worker Empowerment

World Uyghur Congress

浸信會愛羣社會服務處同工社會行動關注組 (liste chinoise)