En réaction à l’audience du tribunal de district de Jérusalem consacrée à la requête demandant la levée de l’interdiction de voyager infligée à titre punitif à Laith Abu Zeyad, chargé de campagne sur Israël et les territoires palestiniens occupés à Amnesty International, Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty international, a déclaré :
« Nouvelle démoralisante, le tribunal nous a demandé le 31 mai si nous voulions retirer notre requête concernant la levée de l’interdiction de voyager visant notre ami et collègue d’Amnesty International Laith Abu Zeyad, ce qui indique que le juge a accepté la position de l’Agence israélienne de sécurité basée sur des ” informations secrètes “, que notre avocat n’a pas été autorisé à examiner et par conséquent à contester, en violation flagrante des droits à une procédure régulière. Le juge rendra sans doute sa décision dans les prochains jours et nous nous attendons à ce qu’il approuve simplement l’interdiction.
C’est un coup dur pour la justice, qui témoigne du mépris d’Israël à l’égard de l’importance de promouvoir les droits humains.
Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty international
« C’est un coup dur pour la justice, qui témoigne du mépris d’Israël à l’égard de l’importance de promouvoir les droits humains. Amnesty International continuera de faire campagne pour que soit levée cette interdiction de voyager et envisagera toutes les options légales lorsque le tribunal aura rendu son jugement.
« Cette audience témoigne du caractère kafkaïen de la justice israélienne pour les Palestiniens, qui sont privés des garanties fondamentales d’une procédure régulière, notamment de la possibilité de contester dûment des éléments à charge. Nous demandons aux autorités israéliennes de lever cette interdiction de déplacement, directement liée au travail de notre collègue en tant que défenseur des droits humains, et de garantir qu’il puisse, ainsi que d’autres défenseur·e·s des droits humains, poursuivre son travail essentiel sans craindre de représailles.
Cette audience témoigne du caractère kafkaïen de la justice israélienne pour les Palestiniens, qui sont privés des garanties fondamentales d’une procédure régulière, notamment de la possibilité de contester dûment des éléments à charge.
Heba Morayef
« Les Palestiniens qui vivent sous occupation sont déjà pris au piège dans un système de contrôle qui touche tous les aspects de leur vie et limite fortement leurs déplacements. Cette interdiction confine Laith Abu Zeyad dans un secteur encore plus réduit et l’inscrit sur la longue liste des défenseurs israéliens et palestiniens des droits humains qui sont dans le collimateur des autorités. Un accusé doit être en mesure d’examiner les preuves retenues contre lui : il s’agit d’une composante essentielle du droit à un procès équitable. Pourtant, les Palestiniens vivant sous occupation militaire israélienne se retrouvent privés de ces droits civils et politiques élémentaires et sont confrontés à une répression systématique, au quotidien, à l’initiative du Service de sécurité intérieure, qui a trop souvent le dernier mot. Le cas de Laith Abu Zeyad illustre cette situation, ainsi que les risques constants que les défenseur·e·s des droits humains prennent pour protéger les droits d’autrui. »