Argentine. Les autorités doivent garantir le droit de manifester publiquement lors du Sommet du G20

Les autorités argentines doivent respecter et garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique durant le Sommet du G20 à Buenos Aires fin novembre et les forces de sécurité doivent respecter strictement les normes internationales relatives à l’usage de la force, a déclaré Amnesty International le 26 novembre 2018.

« Le monde entier aura le regard tourné vers l’Argentine pendant le sommet du G20. Les autorités doivent se montrer à la hauteur de la situation et adresser des lignes de conduite claires aux forces de sécurité pour que le respect du droit de manifester l’emporte sur une approche répressive susceptible de se traduire par un recours excessif à la force, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.

« Elles doivent rejeter toute tentative visant à stigmatiser la contestation sociale : le droit de manifester pacifiquement est un droit humain. L’Argentine se doit d’assurer sa mission de protection de la sécurité de tous ceux qui participent au sommet, tout en montrant qu’elle peut garantir le droit de manifester de ceux qui souhaitent exprimer leur mécontentement. »

Les autorités doivent se montrer à la hauteur de la situation et adresser des lignes de conduite claires aux forces de sécurité pour que le respect du droit de manifester l’emporte sur une approche répressive susceptible de se traduire par un recours excessif à la force.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International

D’une manière générale, les membres des forces de sécurité doivent s’efforcer d’éviter de faire usage de la force. Toutefois, si la nécessité d’y recourir se présente, il faut qu’ils aient des instructions très claires et soient dûment formés, afin d’être en mesure de le faire de manière légitime, nécessaire et proportionnée. S’ils estiment nécessaire de disperser les manifestants, ils doivent s’assurer qu’aucun autre moyen moins violent ne peut être employé pour atteindre le même objectif. Si les forces de sécurité recourent à une force excessive, les mécanismes requis doivent être mis en place pour enquêter et sanctionner les responsables.

 « L’Argentine doit assurer la sécurité des dirigeants lors du sommet, mais ne peut s’en servir comme d’une excuse pour ignorer les droits à la vie et à l’intégrité physique des manifestants. Amnesty International suit ces questions partout dans le monde et a fréquemment montré que, dans la pratique, l’usage de la force lors des manifestations bafoue les principes de proportionnalité et de nécessité », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Amnesty International a demandé au ministère de la Sécurité et au ministère de l’Intérieur de consulter les informations publiques sur les préparations de l’opération de sécurisation du sommet du G20, l’achat d’armes destinées à cette opération et les mesures prises pour que les forces de sécurité soient formées et aient les moyens adéquats pour mener à bien cette mission.

Elle a également demandé des informations sur les éventuelles mesures mises en place pour les étrangers désireux d’entrer en Argentine dans les jours précédant le sommet et pendant celui-ci.