Venezuela. Le recours excessif à la force contre des manifestants aggrave la crise humanitaire

Amnesty International rappelle une nouvelle fois aux autorités vénézuéliennes leur obligation de garantir le droit à la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement de tous les habitants du pays.

Vendredi 7 avril, lors d’une manifestation organisée par des groupes critiques à l’égard du gouvernement actuel devant le Bureau du médiateur, les forces de sécurité ont dispersé les manifestants en utilisant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Certaines sources ont indiqué que des personnes avaient été blessées et touchées par les effets asphyxiants du gaz lacrymogène. Plus tard dans la journée, des informations ont fait état de la mort d’un jeune étudiant qui manifestait à Altos Mirandinos, une aire urbaine de l’agglomération de Caracas, la capitale.

Par ailleurs, des violences contre des étudiants sur le campus de l’université de Carabobo, au cours desquelles deux d’entre eux ont été blessés par balle, avaient été signalées dans la presse quelques jours avant.

« Il est impératif que les autorités vénézuéliennes garantissent le droit à la liberté d’expression et mettent immédiatement fin au recours excessif à la force contre les personnes qui exercent leur droit de manifester pacifiquement. Au lieu d’utiliser ses ressources pour persécuter et réprimer obstinément les personnes ayant des opinions divergentes, le gouvernement vénézuélien devrait concentrer ses efforts sur la résolution de la crise humanitaire qui s’aggrave de jour en jour », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Il est impératif que les autorités vénézuéliennes garantissent le droit à la liberté d’expression et mettent immédiatement fin au recours excessif à la force contre les personnes qui exercent leur droit de manifester pacifiquement. Au lieu d’utiliser ses ressources pour persécuter et réprimer obstinément les personnes ayant des opinions divergentes, le gouvernement vénézuélien devrait concentrer ses efforts sur la résolution de la crise humanitaire qui s’aggrave de jour en jour

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International

Amnesty International exprime à nouveau sa vive préoccupation à la suite de ces événements, en particulier face aux déclarations de représentants de l’État prônant le recours aux armes à feu contre les manifestants critiques à l’égard du gouvernement.

L’organisation appelle les autorités à condamner fermement toutes les violences commises par des groupes armés progouvernementaux dans le contexte des manifestations, et elle demande aux forces de sécurité de veiller à ce que les manifestations organisées au cours des prochains jours puissent se dérouler sans restrictions ni crainte de répression. Elle les appelle également à ne pas utiliser d’armes à feu pour contrôler les manifestations politiques ou d’autre nature.