Maldives. L’assassinat d’un blogueur populaire est une attaque contre la liberté d’expression

Les autorités des Maldives doivent diligenter immédiatement une enquête sur la mort d’un militant en ligne sauvagement assassiné le 23 avril et traduire les responsables présumés en justice, a déclaré Amnesty International.

Yameen Rasheed, 29 ans, blogueur populaire et personnalité des réseaux sociaux, a été retrouvé ce matin poignardé à mort dans son immeuble à Malé, capitale des Maldives. L’assassinat n’a pas été revendiqué. Yameen Rasheed avait reçu à maintes reprises des menaces de mort qu’il avait signalées à la police.

Les autorités des Maldives ne peuvent pas laisser ce crime impuni – elles doivent enquêter immédiatement sur cet assassinat et soumettre les responsables présumés à l’obligation de rendre des comptes.

Olof Blomqvist, chercheur sur les Maldives à Amnesty International

« L’assassinat révoltant de Yameen Rasheed est non seulement une manifestation de mépris envers la vie humaine, mais aussi une attaque directe contre le droit fondamental à la liberté d’expression. Les autorités des Maldives ne peuvent pas laisser ce crime impuni – elles doivent enquêter immédiatement sur cet assassinat et soumettre les responsables présumés à l’obligation de rendre des comptes », a déclaré Olof Blomqvist, chercheur sur les Maldives à Amnesty International.

« Cette attaque doit également faire prendre conscience aux autorités de la nécessité de prendre au sérieux les menaces contre les militants. Les autorités doivent enquêter sur le manque d’empressement de la police à protéger la vie de Yameen Rasheed et tirer les leçons qui s’imposent en adoptant des mesures de toute urgence pour empêcher que de telles attaques ne se reproduisent. La police doit veiller à ce que toutes les menaces donnent lieu à une enquête et à ce qu’une protection soit accordée aux personnes qui en ont besoin. »

« L’assassinat de Yameen Rasheed survient à une époque où le débat public est de plus en plus restreint aux Maldives, les autorités harcelant les journalistes, les militants et les médias pacifiques. La répression s’est intensifiée ces dernières semaines ; elle doit prendre fin immédiatement. Les autorités doivent protéger ceux qui expriment leur opinion, et non les traiter comme des délinquants. »