Malaisie. Il faut mettre fin à la répression contre les militants de Bersih

Le gouvernement malaisien doit immédiatement mettre fin à la répression contre Bersih – une coalition de groupes de la société civile faisant campagne en faveur de réformes électorales et contre la corruption – et doit permettre à la société civile d’exercer pacifiquement ses droits humains, a déclaré Amnesty International le 18 novembre.

La veille d’un rassemblement important, la police malaisienne a effectué une descente dans les locaux de Bersih et a arrêté la présidente Maria Chin Abdullah et le secrétaire Mandeep Singh. Les policiers ont également saisi des ordinateurs, des téléphones portables et des documents. Des militants d’autres groupes de la société civile malaisienne ont également été arrêtés.

« Ces arrestations s’inscrivent dans une série de manœuvres brutales et grossières visant à intimider les militants de la société civile malaisienne et d’autres défenseurs des droits humains. Ces personnes doivent être libérées immédiatement et sans condition et le rassemblement [du 19 novembre] doit être autorisé à avoir lieu pacifiquement », a déclaré Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International. 

Ces arrestations s'inscrivent dans une série de manœuvres brutales et grossières visant à intimider les militants de la société civile malaisienne et d'autres défenseurs des droits humains

Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International

Amnesty International considère tous les militants qui ont été arrêtés vendredi 18 novembre comme des prisonniers d’opinion. Ils doivent être autorisés à exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion sans interférence, menace ou harcèlement de la part de représentants de l’État ou d’acteurs non étatiques cherchant à provoquer des troubles ». 

Complément d’information

À l’approche du rassemblement de Bersih prévu samedi et regroupant des membres de la société civile demandant des réformes électorales et protestant contre la corruption, les autorités ont procédé à une série d’arrestations de militants de renom, et des acteurs non étatiques ont agressé des membres du mouvement.

Maria Chin Abdullah a été arrêtée vendredi 18 novembre au titre de l’article 124C du Code pénal qui érige en infraction le fait de « mener des activités pouvant nuire à la démocratie ».

Mandeep Singh, le responsable du secrétariat de Bersih, a été arrêté au titre de l’article 147 du Code pénal qui sanctionne les émeutes.

Anthony Loke, un parlementaire de Seremban, a été arrêté au titre de la Loi de 1948 relative à la sédition.

Ronnie Liu, un homme politique de l’État de Selangor, a été arrêté au titre de l’article 153 du Code pénal qui interdit toute « provocation arbitraire visant à provoquer des émeutes ».

Luqman Nul Hakim Zul Razali, un militant de SUARAM, une organisation de défense des droits humains, a été arrêté au titre de l’article 147 du Code pénal pour des accusations d’émeute.