Israël doit mettre fin à l’expansion des colonies à Jérusalem-Est

Amnesty International appelle une nouvelle fois le gouvernement israélien à cesser d’ériger ou d’agrandir des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés, lors même qu’un projet prévoyant la construction de 1 600 nouveaux logements pour des colons israéliens à Jérusalem-Est vient de recevoir le feu vert des autorités. Annoncé mercredi 10 mars 2010, ce plan prévoit l’extension de la colonie de Ramat Shlomo, qui abrite actuellement quelque 18 000 colons. « La politique d’Israël en matière de colonies est non seulement illégale, mais elle a de graves répercussions sur les droits humains des Palestiniens de Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est. Leur vie et leur mode de subsistance sont ruinés par les constructions érigées sur les territoires palestiniens occupés, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Le gouvernement israélien doit immédiatement mettre un terme aux projets visant à agrandir les colonies existantes ou à en édifier de nouvelles. Cette mesure constituerait une première étape avant le démantèlement des colonies israéliennes illégales dans les territoires occupés. » La construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés bafoue le droit international humanitaire, qui prohibe les transferts de population par toute puissance occupante sur les terres qu’elle occupe. Les Palestiniens de Cisjordanie, soumis à la législation militaire et non à la législation civile israélienne dont relèvent les colons israéliens, ne sont pas autorisés à pénétrer dans les colonies israéliennes ni à emprunter les routes réservées aux colons, et sont en butte à des restrictions draconiennes de leur liberté de déplacement. En outre, les colons reçoivent du gouvernement israélien des aides importantes, notamment financières, et ont le droit d’exploiter les terres et les ressources naturelles qui appartiennent à la population palestinienne. L’appropriation illégale de ressources vitales telles que l’eau et de terres palestiniennes pour la construction de colonies israéliennes et de routes de contournement qui relient les colonies a un effet dévastateur sur la population palestinienne locale. Quelque 135 colonies israéliennes officiellement reconnues et 99 « avant-postes » – non reconnus officiellement, ils n’en bénéficient pas moins de l’appui de l’État et du financement des ministères – ont été établis en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, en violation du droit international et au mépris des résolutions des Nations unies, depuis que les forces israéliennes ont commencé à occuper les territoires palestiniens en 1967. Aujourd’hui, plus de 450 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie, dont environ 200 000 dans des colonies situées à Jérusalem-Est et aux environs. Les colonies israéliennes et les routes de contournement se multiplient et s’étendent en Cisjordanie, à l’instar des routes et des zones interdites aux Palestiniens, qui ont de plus en plus de difficultés à circuler d’un village à l’autre. Les Palestiniens qui vivent sous contrôle israélien en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, sont soumis à des restrictions sévères en matière de logement et d’infrastructures. Fréquemment qualifiés d’« illégaux » par les autorités israéliennes, les habitations, les bâtiments publics et les constructions qui leur appartiennent sont susceptibles d’être démolis à tout moment. Pour la seule année 2009, les autorités israéliennes ont démoli plus de 270 constructions palestiniennes en Cisjordanie, ce qui a entraîné le déplacement de plus de 600 personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants.