En Iran, des militants font l’objet d’arrestations massives pendant un service de prière

Les autorités iraniennes doivent immédiatement libérer les dizaines de personnes arrêtées le 22 octobre 2009 lors d’un service de prière organisé pour soutenir les militants détenus à la suite des protestations contre l’élection présidentielle de juin, a déclaré Amnesty International.

Cette prière était initiée par la famille de Shahaboddin Tabatabaei, éminent partisan du candidat à l’élection présidentielle Mir Hossein Mousavi, condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement cette semaine pour atteintes à la sûreté de l’État en lien avec les émeutes post-électorales.

D’après les médias, au moins 68 personnes ont été arrêtées jeudi 22 octobre et, pour la plupart, conduites à la prison d’Evin à Téhéran. Certaines ont été relâchées, mais la plupart sont toujours incarcérées. Il s’agit principalement de proches de militants emprisonnés au lendemain des manifestations au terme de procès iniques.

« Ceux qui se rassemblent pacifiquement pour contester des peines d’emprisonnement injustes ne doivent pas se retrouver eux-mêmes derrière les barreaux, a affirmé Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition, tout comme Shahaboddin Tabatabaei et d’autres figures politiques, maintenus en détention depuis le scrutin présidentiel uniquement en raison de leurs activités politiques pacifiques. »

On croit savoir que parmi les détenus figure Saeed Nour-Mohammadi, jeune membre du Front de participation islamique iranien (FPII), parti politique réformiste, qui avait déjà été arrêté pendant quelques jours, et Amin Shirzad, fils d’un autre membre de ce parti, Ahmad Shirzad.

Des proches d’anciens représentants du gouvernement compteraient parmi les personnes retenues prisonnières, notamment Nasrin Akbari et Mohadeseh Mohaymani, l’épouse et la fille de Mohammad Hashem Mohaymani, agent du ministère de l’Intérieur et gouverneur de la province du Golestan sous l’ancien président Mohammad Khatami.

Sont également détenues Sakineh Karimzadeh, femme d’Abdollah Ramazanzadeh, ancien porte-parole du gouvernement lui-même interpellé après le scrutin et jugé pour avoir soi-disant fomenté les troubles post-électoraux, et Zohra Mojarradi, épouse de Mohsen Mirdamadi, militant incarcéré. Ils ont tous quatre été libérés depuis lors.

Quant à Mohammad Reza Jalaiepour, lui aussi arrêté puis remis en liberté, semble-t-il ce 23 octobre, il avait déjà passé quatre-vingt-huit jours à la prison d’Evin au lendemain des émeutes post-électorales avant d’être libéré sous caution.

Mehrak Mirabzadeh, épouse de Shahaboddin Tabatabaei, Masoumeh Khosh-Sowlatan, épouse de l’ancien maire de Téhéran Morteza Alviri, et Faezeh Abtahi, la fille de Mohammad-Ali Abtahi, auraient également été relâchées peu de temps après leur arrestation. Iman et Maryam Mirabzadeh, le frère et la soeur de Mehrak, seraient toujours en détention.

Les autorités iraniennes se sont abstenues de tout commentaire. Selon un site Internet réformateur, elles redoutaient que les personnes interpellées ne mettent sur pied une nouvelle manifestation antigouvernementale le 4 novembre.

Voici les noms d’un certain nombre de personnes placées en détention :
Nasrin Akbari Nasim Chalaki Maysam Vareh Chehr Mehdi Fatahi Sohayl Gohari Mahboubeh Haghighi Zoya Hassani Hadi Heidari Mohammad Reza Jalaiepour Sakineh Karimzadeh Masoumeh Khosh-Sowlatan Mohammad Hossein Khourbak Saeedeh Kordinejad Farideh Mashini Somayeh Mehrjou Iman Mirabzadeh Maryam Mirabzadeh Ali Mirdamadi Reza Miri Mohadeseh Mohaymani Ashkan Mojallel Amin Mosharraf Amir Mohammad Mosharraf Mehdi Mosharraf Mehdi Mozaffari Mohammad Javad Mozaffari Saeed Nour-Mohammadi Mohsen Panahi et sa sœur Pouya Ali Panah Saeed Qorayshi Dr Kianoush Rad, sa femme et sa sœur Esmail Sahabeh le fils et la fille de Saeed Shirkvand Amin Shirzad Mohammad Shokouhi Mohammad Soltani Alireza Taheri Reyhaneh Taremi Ata Tehranchi