Zimbabwe : la Cour suprême met fin aux poursuites contre la militante Jestina Mukoko

La Cour suprême du Zimbabwe a décrété ce lundi 28 septembre l’abandon des poursuites pénales contre la militante des droits humains renommée Jestina Mukoko. La directrice du Projet de paix pour le Zimbabwe (ZPP) était poursuivie pour «  recrutement de personnes en vue de les former à l’insurrection et au sabotage ».

« Nous nous félicitons de cette décision historique de la Cour suprême du Zimbabwe, a déclaré Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International. Le gouvernement devrait abandonner toutes les charges retenues contre les militants politiques et les défenseurs des droits humains pris pour cibles simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et d’association. »
Nombreux étaient ceux qui considéraient que les charges qui pesaient sur Jestina Mukoko avaient été forgées de toutes pièces par le gouvernement précédent, dans le cadre de sa stratégie de réduction au silence des personnes soupçonnées d’être des opposants politiques.

Jestina Mukoko avait été inculpée après avoir été enlevée le 3 décembre 2008, chez elle, par des agents des forces de sécurité. Elle avait été détenue au secret et torturée par ceux qui l’avaient enlevée, en même temps que 23 autres défenseurs des droits humains et militants politiques.

« Je suis tellement soulagée, a-t-elle déclaré à Amnesty International après avoir pris connaissance de la décision de la Cour suprême. Pour la première fois depuis le 3 décembre [2008] ma vie [re]devient normale. »

Après avoir été détenue pendant trois mois, Jestina Mukoko avait été libérée sous caution en mars 2009 et devait se rendre tous les vendredis au poste de police de Norton. La remise de son passeport aux autorités faisait partie des conditions de sa mise en liberté sous caution.

« Il est grand temps que le gouvernement du Zimbabwe fasse la preuve de son engagement à respecter la légalité et les droits humains en mettant fin aux abus dont se rendent coupables les institutions de l’État à des fins partisanes, a déclaré Irene Khan. Les responsables de ces agissements devraient faire l’objet d’investigations et être tenus de rendre des comptes. »