Louise Arbour renonce à son poste de haut-commissaire aux droits de l’homme

Louise Arbour a confirmé qu’elle renonce à son poste de haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies. Elle a annoncé vendredi qu’elle quittera ses fonctions le 30 juin.

La haut-commissaire, qui est âgée de soixante et un ans et qui a été juge à la Cour suprême du Canada, a fait part de sa décision lors d’un discours qu’elle a prononcé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, composé de 47 États membres.

Réagissant à cette annonce, Amnesty International a salué le travail que cette femme a accompli et a demandé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, de veiller à ce que la personne qui succèdera à Louise Arbour soit de la même envergure internationale et à ce qu’elle ait un parcours reconnu de défense déterminée et indépendante des droits humains.

En tant que haut-commissaire aux droits de l’homme, Louise Arbour a depuis 2004 déployé une énergie formidable en faveur de la protection des droits humains, mettant l’accent sur la nécessité d’appliquer et de faire respecter les obligations juridiques et de mettre en place des dispositifs pour que les auteurs de violations des droits humains rendent compte de leurs actes. Pendant son mandat, les ressources du Bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme ont été augmentées.

« Dans un environnement mondial où les obstacles à surmonter sont de plus en plus nombreux, le haut-commissaire doit se faire le chantre des droits humains, en faisant preuve de détermination et en parlant sans détour, a déclaré Amnesty International. Le nouveau haut-commissaire doit être un défenseur énergique et indépendant des droits humains ayant une vision claire de l’avenir et la capacité avérée de mobiliser l’ensemble du mouvement de défense des droits de la personne. »

Amnesty International appelle le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, à veiller à ce que la personne qui occupera le poste de haut-commissaire aux droits de l’homme soit sélectionnée dans le cadre d’un processus transparent incluant une véritable consultation de toutes les parties prenantes, y compris la société civile.

Les services de Louise Arbour comprennent près de 400 observateurs des droits humains qui participent à des missions de maintien de la paix de l’ONU dans des régions ou pays en proie à des troubles, tels que la République démocratique du Congo. Ses services sont indépendants mais ils travaillent en étroite collaboration avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Le franc-parler de Louise Arbour lui a valu d’être la cible de critiques émanant du monde entier, mais elle considère que cela était « inévitable ».

Selon Reuters, elle a précisé qu’elle ne renonçait pas à son poste en raison de ces critiques. « Bien au contraire, a-t-elle souligné, je dois me raisonner pour résister à la tentation de rester pour y faire face. »

« [Je pars] essentiellement pour des raisons personnelles. Je ne suis pas prête à me consacrer à cet engagement pour encore quatre ans, a-t-elle encore ajouté. J’ai une famille et je passe presque tout mon temps à travailler ici et à voyager. Je rentre chez moi, en fait. »