Des miliciens attaquent des villes de l’ouest du Darfour

Des troupes de miliciens soutenues par l’armée ont attaqué les villes de Sirba et d’Abu Suruj, dans l’ouest du Darfour. Les milices janjawids, qui se déplacent à cheval et à bord de véhicules motorisés, ont lancé leur offensive contre ces deux villes vendredi matin avec l’appui des forces armées soudanaises.

D’après des habitants de la région, neuf appareils militaires des forces armées soudanaises – deux MIG, deux Antonov et cinq hélicoptères – ont survolé le secteur. Les attaques ont débuté à dix heures et se sont poursuivies jusqu’à la tombée de la nuit.

Un grand nombre de personnes déplacées qui fuyaient des attaques contre d’autres sites sont venues grossir la population civile de Sirba et d’Abu Suruj. Le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), un groupe armé du Darfour opposé au gouvernement soudanais, a pris le contrôle de ce secteur en décembre 2007. On ignore si des combattants du JEM s’y trouvent toujours.

Les combattants du JEM prennent souvent position dans des zones civiles. Invariablement, les attaques menées par les Janjawids et les forces armées soudanaises frappent sans discrimination les civils et les groupes armés. Le 24 janvier, les Janjawids et les forces de l’armée soudanaise ont attaqué sans discernement la ville de Saraf Jidad, non loin d’Abu Suruj. Environ 24 personnes, des paysans pour la plupart, ont été tuées, y compris le fursha (chef local).

Cette attaque a valeur de test pour la mission hybride de l’Union africaine et des Nations unies au Darfour (MINUAD) qui a pris le relais de la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS) le 31 décembre 2007 et qui a pour mission de protéger les civils au Darfour.

Amnesty International exhorte la MINUAD à faire immédiatement le nécessaire pour garantir la sécurité de tous les civils dans le secteur de Sirba et d’Abu Suruj.

« Le Conseil de sécurité, qui doit discuter de la MINUAD vendredi, devrait appeler le gouvernement du Soudan à respecter le droit international humanitaire et à veiller à ce que les civils soient protégés en toutes circonstances, et demander au MJE de ne pas mettre en danger les civils en positionnant des hommes armés dans des zones civiles », a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du Programme Afrique d’Amnesty International.