Nos gouvernements surveillent tout ce que nous faisons sur Internet. Demandez-leur de protéger notre vie privée et d’interdire la surveillance de masse dès maintenant.
Les services de renseignement et de sécurité des États utilisent la surveillance de masse non ciblée pour récupérer nos courriels, appels téléphoniques, recherches Internet, listes de contacts, données de géolocalisation par téléphone, images enregistrées par webcam, etc.
En nous surveillant de la sorte, les États tournent le dos à des principes de droit fondamentaux. Ils nous traitent tous comme des malfaiteurs présumés et considèrent comme suspect le moindre détail de notre vie privée.
Nos responsables politiques nous disent qu’ils ont besoin de pouvoirs renforcés en matière d’espionnage pour pouvoir arrêter les « terroristes ». Mais rien ne prouve que cette surveillance généralisée les y aidera. Les États disposent déjà de pouvoirs étendus pour surveiller les personnes qu’ils soupçonnent d’actes répréhensibles. Rien ne justifie qu’ils nous espionnent tous et toutes.
« Si la vie privée des citoyens doit être respectée, les puissants, eux, doivent être transparents, a déclaré l’ancien spécialiste de la sécurité Edward Snowden, qui a révélé toute l’étendue des programmes secrets d’espionnage électronique en juin 2013. En période de conflit, lorsque nous sommes confrontés à des menaces étrangères, il est important de protéger nos valeurs. Car c’est dans ces périodes de panique que l’on perd des droits. »
Qu’entend-on par surveillance de masse ? Lisez notre petit guide expliquant comment les États surveillent vos données.
« ILS SAVENT QUAND VOUS PRENEZ LE BUS, OÙ VOUS TRAVAILLEZ, OÙ VOUS AVEZ DORMI, ET QUELS AUTRES TÉLÉPHONES PORTABLES ONT PASSÉ LA NUIT CHEZ VOUS. »
Edward Snowden, lanceur d’alerte et ancien analyste de la NSA
LES FAITS





VOUS PENSEZ N’AVOIR RIEN À CACHER ?
On entend parfois que si l’on n’a rien fait de mal, on n’a rien à cacher. Mais cela revient à accorder une confiance exagérée aux gouvernements. La question que l’on devrait se poser, c’est de savoir pourquoi notre droit à la vie privée est bafoué alors que l’on n’a rien fait de répréhensible.
« On peut avoir le gouvernement le plus responsable du monde aujourd’hui, dit Edward Snowden. Mais, demain, cela peut changer. » Les données personnelles pourraient être utilisées pour cibler des journalistes, persécuter des militants, prendre des mesures discriminatoires contre une minorité et entraver la liberté d’expression.
Nos gouvernements nous demandent également de choisir entre la sécurité ou la liberté. C’est un faux dilemme. Les sociétés s’emploient à trouver un équilibre entre les deux depuis des siècles. Cela veut dire qu’une personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été démontrée. Qu’elle a le droit au respect de sa vie privée. Et que les gouvernements doivent soupçonner une personne d’actes répréhensibles avant d’entraver sa liberté.
Les personnes qui consultent ces données cherchent des malfaiteurs. Vous pouvez n’avoir absolument rien à vous reprocher, si les gens chargés de repérer les profils de malfaiteurs se penchent sur les données qui vous concernent, ils ne vont pas vous trouver vous, ils vont trouver un malfaiteur.
Edward Snowden
NOTRE SONDAGE
Menée auprès de l’opinion publique dans 13 pays, l’enquête d’Amnesty International sur la surveillance exercée par les gouvernements a révélé que 71 % des personnes interrogées étaient fortement opposées à la surveillance de leur utilisation d’Internet par les États-Unis. Près des deux tiers ont déclaré qu’elles souhaitaient que les entreprises du secteur des nouvelles technologies telles que Google, Microsoft et Yahoo sécurisent leurs communications afin d’empêcher que les gouvernements y aient accès. « Les gens veulent que leurs amis puissent les suivre, pas leur gouvernement. Ils ne veulent pas être constamment examinés à la loupe par un système de surveillance comparable à “big brother” », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.



* fichiers rendus publics par Edward Snowden, tels que publiés par The Guardian