En réaction à l’adoption officielle par le Parlement pakistanais d’un projet de loi qui autorisera la castration chimique forcée des violeurs récidivistes, Rimmel Mohydin, chargée d’action sur l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :
« Cette loi cruelle et inhumaine porte atteinte aux obligations incombant au Pakistan en vertu de sa Constitution et du droit international. Elle ne fera en outre rien pour lutter contre le fléau des violences sexuelles. Au lieu de durcir les sanctions, les autorités devraient se préoccuper des problèmes profondément enracinés dans le système de justice pénale qui privent invariablement les victimes de justice. Les castrations chimiques ne permettront pas de pallier les défaillances de la police, ni le manque de formation des enquêteurs.
« Cette année, le Parlement pakistanais a adopté un texte érigeant en infraction les traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux prisonniers et aux détenus. Cela est incompatible avec le présent projet de loi, et nous exhortons les autorités à revenir sur cette décision rétrograde. »
Complément d’information
Mercredi 17 novembre 2021, le Parlement a adopté le Projet de loi de 2021 portant modification de la législation pénale, qui prévoit la castration chimique forcée comme sanction contre les récidivistes de la violence sexuelle. Cela survient alors que le Sénat pakistanais vient d’approuver la Loi de 2019 visant à prévenir et sanctionner la torture et les décès en prison, qui criminalise l’emploi de la torture par la police pakistanaise. Si le projet de loi relatif à la torture n’a pas encore été promulgué, le Pakistan doit rejeter la torture et les autres peines et châtiments cruels, inhumains et dégradants, notamment le recours à la castration chimique forcée.
La castration chimique forcée enfreint l’interdiction absolue de la torture et des autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, consacrée par le droit international relatif aux droits humains.